• Eugénie est presque arrivée chez ses parents.

    Elle y restera la journée et peut être même la nuit prochaine.

    Après tout, Yves Marie est en mer, il ne rentrera que dans trois ou quatre jours.

    Maman a certainement plusieurs commandes en cours, elle sera bien heureuse d'avoir de l'aide.

    Eugénie aime beaucoup travailler avec sa mère.

    Elle se souvient encore du premier ourlet qu'elle a réalisé seule.

    Elle devait avoir huit ans, maman était si fière d'elle.

    C'est ce jour là qu'elle a décidé qu'elle suivrait les traces de sa mère et de Jeanne, sa sœur aînée.

    Elle est donc devenue couturière.

     

    Elle aime se souvenir des moments privilégiés qu'elles ont partagé ensemble, sa mère, sa soeur et elle, lors de la conception de sa robe de mariée.

    C'était il y a un peu plus de deux ans.

     

    Eugénie Marie Renée est née le 25 avril 1887 à Runan.

    Vincent SCOLAN, son père est couvreur d'ardoises.

    Sa mère, Marie Françoise TRIFOL est couturière.

    Ils ont 9 enfants :

     

    • Achille
    • Victor
    • Yves Marie
    • Jean Marie
    • Jeanne Marie
    • Théodore
    • François Marie
    • Eugénie Marie Renée
    • Auguste

     

    Ils vont perdre Achille à neuf mois et Théodore à trois ans.

    La famille demeure au bourg de Runan.

     

    Eugénie rencontre Yves Marie LE CAER. Ils sont amoureux. 

    Yves Marie est marin pêcheur, sa famille est de Plouëc .

    Il est le fils de Pierre Marie LE CAER et de Marie Anne LOZAHIC.

    Le mariage est célébré le 9 février 1909 à Runan.

     Depuis maintenant deux ans , Eugénie nage en plein bonheur.

     

    Elle arrive enfin au bourg de Runan et s'apprête à frapper à la porte de sa maison natale, lorsque celle-ci s'ouvre.

    Ses parents sont sur le point de partir.

    Eugénie se demande ce que son père fait à cette heure à la maison.

    Il ne semble pas dans son assiette, il est peut être malade….

    A peine le temps de dire bonjour que sa mère lui tombe dans les bras, en larmes.

    Un voisin est présent également, il lui explique qu'Achille, le frère de son père s'est pendu .

    Il aurait profité de l'absence de tante Périnne qui était au lavoir pour en finir.

    C'est Yvonne, leur petite cousine de neuf ans qui a prévenu la voisine du drame.

     

    Tonton Achille, n'allait pas très bien depuis quelques temps, il avait des idées noires.

    Et il avait déjà essayé d'attenter à sa vie.

    Le médecin prévenu, avait dit qu'il souffrait de neurasthénie.

    La famille en avait déduit que c'était un nouveau nom pour dire qu'il souffrait tout simplement de mélancolie.

     

    Eugénie prend la décision d'accompagner ses parents chez son oncle, elle pourra au moins s'occuper de sa petite cousine Yvonne qui ne doit pas comprendre le geste de son grand-père.

     

    (Ouest Éclair du 18/06/1911)

     

    ******************************

     

    Eugénie Marie Renée SCOLAN est la belle soeur de Marie Augustine LE CAER, l’arrière-grand-mère de Ronan (sosa 13).

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

     

     


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  • Nous sommes le 4 octobre 1909, il est 7 heures du matin.

    Ce n'est pas encore l'heure de l'ouverture du magasin.

    Jeanne Marie a donc un peu de temps devant elle pour passer un coup de balai, puis elle se mettra à ses comptes. Il faudra encore qu'elle vérifie ses commandes avant la fin de la matinée.

    Un nouveau représentant doit également la rencontrer dans l'après midi, il veut lui faire vendre un produit révolutionnaire.

    C'est ce qu'il dit dans son courrier.

    Il pense certainement pouvoir l'embobiner facilement, il ne va pas être déçu !

    Elle va n'en faire qu'une bouchée de ce petit jeunot.

    Elle ne vendra pas m'importe quoi dans sa quincaillerie.

    Elle connait les besoins de ses clients.  

     

    Jeanne Marie LE DUC, veuve LE GOFF, tient une quincaillerie dans la petite commune de Ploëzal (22).

    Elle est la fille unique de Pierre LE DUC et de Marie DUVAL.

    Jeanne Marie est née le 5 août 1839 à Ploëzal, dans une famille de cultivateurs aisés.

    A 18 ans, elle tombe amoureuse d'un jeune homme de sa commune. Il a 23 ans et est un des fils de François LE GOFF, le maire de Ploëzal.

     

    Le jeune homme est un bon parti, la jeune fille également, les parents donnent leur bénédiction et organisent le mariage.

    Le 12 août 1857, l'union de Jeanne Marie et de Rolland Yves Marie LE GOFF est célébrée en l'église de Ploëzal.

     

    Neuf enfants vont naître de 1858 à 1873 :

     

    • François Marie (le sosa 16 de Ronan)
    • Anne Marie
    • Yves Marie
    • Marie Jeanne Joséphine
    • Marie Joséphine Angélique
    • Marie Célestine
    • Marie Yvonne
    • Benjamin Yves Marie
    • Marie Joséphine

     

    Mais le 29 juin 1875 , Rolland décède. Il a 41 ans.

    A 36 ans, Jeanne Marie est veuve.

     

     

    Jeanne Marie vient à peine d'ouvrir la quincaillerie que déjà un client franchit la porte.

    Non, ce n'est pas un futur client mais la voisine qui, en bonne commère, vient lui raconter le drame qui vient d'avoir lieu chez Jean Marie ETIENNE, qui demeure dans le quartier de Kerloas.

    Le malade imaginaire, Guillaume TOULLELAN s'est suicidé, d'un coup de revolver sous le menton.

    C'est la domestique, la petite Jeanne LE GOFF qui l'a découvert, la pauvre en est toute traumatisée.

     

    (Ouest-Eclair du 07/10/1909)

     

    Jeanne Marie, est secouée par la nouvelle.

    Elle a hâte de voir la voisine quitter sa boutique.

     

    De nouveau seule, elle ne peut s'empêcher de penser à Guillaume.

    Elle aimait discuter avec lui.

    Il lui demandait souvent de lui parler d'Anne TOULLELAN.

    Anne était la tante de Guillaume mais également la tante par alliance de Jeanne Marie.

    Anne avait épousé Jean Marie LE DUC, l'oncle de Jeanne Marie.

    Malheureusement, elle est décédée à 38 ans, après tout juste quatre années de mariage.       

    Guillaume n'avait que 6 ans lors de son décès, Jeanne Marie en avait 17. .

    N'ayant pas d'enfant, Anne avait reporté toute son affection sur son neveu.

     

    Jeanne Marie veut se souvenir non pas du malade imaginaire qui faisait les gorges chaudes de la commune, mais du petit garçon, qui se précipitait dans les bras de Tata Anne, en riant aux éclats.

     

    ************************

     

     

    Jeanne Marie LE DUC est le sosa 33 de Ronan et  Rolland Yves Marie LE GOFF, le sosa 32 (branche paternelle).

     

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

     

     


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  • Février 1914, Marie-Noëlle sort du tribunal, la tête haute.

    Oui, elle a été condamnée, mais elle sort la tête haute.

    Dieu reconnaîtra les siens !

    Elle n'a pas a avoir honte de cette condamnation.

    C'est son chemin de croix, son dieu la soutiendra.

    C'est ce discours qu'elle tient à ses soi-disant complices.

    Le curé de Lambézellec, de vingt ans son cadet, ne peut s'empêcher de l'admirer.

    Quelle femme admirable ! Il en viendrait même a ressentir une certaine fierté d'être condamné pour le même délit.   

    Certaines de ses coreligionnaires se laissent aller aux larmes mais pas elle.

    Elle est leur mère, leur supérieure, leur guide, et elle a foi en leur mission.

    Elle n'a que faire de la justice des hommes, la seule qui compte n'est pas sur cette terre.

     

    A gauche  Marie Noëlle GOURIOU, Soeur Saint Clément

    (Archives Familiales de Marie-France CHARTIER) 

     

    Marie-Noëlle Gouriou est une des trois filles religieuses de François GOURIOU et de Marie Jeanne LONGEARD.

    Ses parents, cultivateurs à Ploëzal auront douze enfants.

    Marie-Noëlle est née le 5 mai 1830.

    Elle prononce ses vœux le 19 août 1851, elle a 21 ans.

    Elle va vivre dans plusieurs maisons religieuses situées en différents lieux : Landivisiau (29), Gourin (29), Bannalec (29).

    En 1856, la commune de Bannalec est frappée par une épidémie de dysenterie qui fera près de 150 victimes.

    La  même année Marie-Noëlle est mutée à Lambézellec (29), elle y exerce comme enseignante.

    Puis en 1870, elle est nommée supérieure de la Maison de Kérinou, elle conserve son emploi d'enseignante de l'école libre.

    En 1879-1880, elle est la directrice de l'école communale.

     

    Vers 1881-1883, Marie-Noëlle propose à son frère Jean Louis et à sa belle sœur Barbe de s'installer à Lambézellec.

     

    Jean Louis va devenir le jardinier de la Maison de Kérinou.

    Marie-Noëlle est heureuse de voir grandir près d'elle ses neveux et nièces.

    Elle est passionnée par l'éducation des enfants.

    Une autre de ses nièces lui a déjà été confiée, Jeanne-Yvonne qui est devenue Sœur Arthémise.

     

    Dans sa Maison de Kérinou, Marie-Noëlle est heureuse, entourée de ses sœurs en religion, de sa famille et des enfants de son école.

     

     Mais l'Etat ne l'entend pas ainsi, et va la traîner devant un tribunal pour infractions aux lois des 1er juillet 1901 et 4 décembre 1902 .

    Elle est poursuivie, comme beaucoup de ses coreligionnaires,  pour avoir ouvert un établissement congréganiste sans autorisation.

     

    A 83 ans, elle est condamnée à 50 francs d'amende et son école est fermée.

      

    (Ouest-Eclair du 24/02/1914)

     

    En retraite forcée, elle intègre la maison mère de son ordre religieux et y décède le 5 octobre 1921.

     

     (Source archives de la Congrégation des Filles du Saint-Esprit - Saint-Brieuc  ) 

     

     

     Marie-Noëlle GOURIOU, sœur Saint Cément des Filles du Saint Esprit meurt à 91 ans après 70 ans de vie religieuse vouée aux autres.

     

    (Archives Familiales de Marie-France CHARTIER)  

       ********************

    François GOURIOU et de Marie Jeanne LONGEARD sont les sosa 184 et 185 de Ronan.

     

    Un grand merci à Marie-France pour ses archives. 

     

    Pour en savoir plus :  la législation anticongréganiste de 1901-1904.  

     

     Marielle BATHANY - LE GOFF


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  • Décembre 1909, déjà presque deux ans que Charles Marie AVE son père est décédé.

    Ce soir, Joseph Marie a décidé de parler à sa mère.

     Marie-Louise André ne devrait pas tarder à rentrer.

    Joseph Marie a préparé ses arguments, cela ne va pas être facile de convaincre sa mère.

    Joseph doit convaincre sa mère de le laisser partir.

    Il veut rejoindre un de ses amis qui lui a trouvé un emploi dans une grande ferme de Seine et Oise.

    Le salaire sera meilleur qu'à Ploëzal.

     

    Joseph désire quitter sa région et obtenir un travail mieux rémunéré afin de se constituer un petit pécule et revenir vivre à Plouëc.

    Il a peut-être déjà remarqué une très jeune fille qui vient régulièrement visiter ses cousins dans la commune voisine de Ploëzal, où il travaille.

    La demoiselle est de la ville, elle demeure à Brest.

    Elle s'appelle Anne Marie Alexine Jeanne GOURIOU.

     

    Marie Louise rentre enfin à la maison, mais ce n'est pas ce soir que la discussion pourra avoir lieu.

    Un autre sujet va occuper toute la soirée.

    Marie Louise a acheté le journal l'Ouest-Éclair.

    Cela intrigue Joseph.

    Pourquoi un journal ?  sa mère ne sait pas lire…..

    C'est vrai, Marie Louise ne connait pas son alphabet mais Joseph oui !

     

    C'est encore le cousin François qui fait des siennes. Dans la famille on le nomme François le Terrible !

    Le croque-mitaine familial que craignent les enfants !

     

     

     De Ploëzal à Pontrieux, tout le monde en a peur ! 

     

    (Ouest-Éclair 01/12/1909)

     

     

    Marie Louise plaint Amélie LE SIDANER, son épouse.

    La pauvre Amélie, elle a eu le malheur de se retrouver veuve il y a deux ans.

    Elle pensait avoir retrouvé le bonheur dans les bras d'un beau légionnaire.

    Le mariage a eu lieu le 26 décembre 1907.

    Hélas, la lune de miel n'a pas duré deux ans.

    Espérons que le fait de se retrouver devant un tribunal fasse le plus grand bien à ce terrible cousin.

     

    Hélas, en 1910, François AVE, de nouveau, a les honneurs de la presse.

    Il est également connu pour avoir tenté de se lancer en politique.

    Il se voyait député !

    Son cheval de bataille : la réduction, non pas des impôts, mais des débits de boissons !

    Bien sûr pas celui  de son épouse ! et oui  ! Amélie est débitante de boissons !

     

     

    (Ouest-Éclair 12/11/1910)

      

    En 1911, même à Saint-Brieuc, il est connu et reconnu.

     

    En pleine crise, il est interné . 

     

     

     

    (Ouest-Éclair 27/11/1911)

     

    1912, il est sorti de l'asile.

    De nouveau, ses exploits font parler de lui.

     

    Les arrêts à la case prison deviennent une habitude.

     

     (Ouest-Éclair 24/02/1912)

      (Ouest-Éclair 08/06/1912)

     (Ouest-Éclair 07/09/1912)

    (Ouest-Éclair 07/09/1912)

    (Ouest-Éclair 07/10/1912)

    (Ouest-Éclair 02/11/1912) 

    1913, un dernier article , une dernière récidive ?

     

     (Ouest-Éclair 06/06/1913)

     

    Puis plus rien !

    Que devient le terrible François AVE ?

    Mystère…..

     

    Joseph AVE, son cousin va travailler comme charretier dans une ferme à Plaisir dans la Seine et Oise.

    Puis comme tant d'autres, il rejoindra son régiment et partira à la guerre.

    Il épousera, le 19 octobre 1918, Anne Marie Alexine Jeanne GOURIOU, la demoiselle de Brest.

    Ils deviendront les sosa 22 et 23 de Ronan.

     

    *********************

     

    François AVE et Joseph sont les descendants de Jean Marie AVE et Jeanne DURAND, les sosa 354 et 355 de Ronan.

     

    J'espère un jour écrire la suite de l'histoire de François......

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

     

           


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  • Alice est la descendante d'Estienne TOULLELAN né vers 1646 et de Françoise LE ROUX née vers 1653, sosa 2440 et 2441 de Ronan.

     

     Ils vivaient à Ploëzal, berceau des ancêtres de Ronan.

     

    A ce jour, j'ai recensé trois enfants :  Yves né en 1673, Anne née en 1677, Philippe, l'ancêtre de Ronan né en 1681.

     

    Françoise, une fois veuve, se remariera avec Jean Prigent, et une petite sœur verra le jour en 1688, elle sera prénommée Marie.

     

    Alice est la descendante de René GOURIOU, né en 1734 et de Jeanne LE FICHANT, né en 1736, sosa 260 et 261 de Ronan.

     

    Eux aussi vivaient à Ploëzal.

     

    Ils auront au moins deux fils, Jean Joseph, l'ancêtre de Ronan et Yves Toussaint, celui d'Alice.

     

    La découverte de "necrologie.genealogiequebec.com" via Généanet m'a permis de connaître l'existence d'Alice TOULLELAN.

     

      

     

    (source :Necrologie.GenealogieQuebec.com)

     

    Son père Jean Baptiste TOULLELAN est né à Ploëzal en 1888 .

    Il a épousé Jeanne Boulanger le 2 février 1918 à Saint Brieux - Saskatchewan au Canada. 

     



     

     

    Alice TOULLELAN est née en 1920 et elle est.......... religieuse, pas étonnant lorsqu'on descend de la famille GOURIOU.

     

    Elle est décédée le samedi 17 octobre 2015.

     

    ********************

    Encore de belles recherches en perspectives afin de retrouver la famille d'Alice.

    Il y a peut-être un cousin ou une cousine passionnés de généalogie du côté de Québec.  

    Petit message pour ma cousine Marie-France : Nous avons encore de quoi faire !

     

    Marielle BATHANY- LE GOFF 

      

     


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