• B comme Barbe Marie MARCHADOUR, ma mémé de Cosquérou

    C'est la seule grand-mère que j'ai connue et surtout dont je me souvienne.

    Je me rappelle un lit très haut, un énorme édredon bordeaux, de grands oreillers blancs brodés comme les draps . Et perchée tout là-haut ma mémé de Cosquérou qui portait un prénom qui me choquait et qui, je dois bien l'avouer me faisait bien rire : Barbe.  

    Maman avait beau dire que Barbe était la traduction française de Barbara, je trouvais qu'elle avait un prénom bien bizarre à moins que Mémé ne cache une barbe...

    Mais du haut de mes 7 ans, si je n'avais pas vu de barbe, j'avais constaté que Mémé cachait sous son foulard noir un chignon.

    Chaque soir, elle défaisait son chignon et elle brossait une très longue chevelure blanche qui lui arrivait dans le bas du dos.

    B comme Barbe Marie MARCHADOUR, ma mémé de Cosquérou

     Photo prise à Cosquérou : Maman, moi, Mémé Barbe, ma soeur Lydie, Tante Marie Anne. 

    Ma mémé Barbe est née le 9 juin 1886 à Cosquérou en Telgruc. Elle est la fille aînée de Magloire MARCHADOUR et de Marie Jeanne BOUSSARD.

    B comme Barbe Marie MARCHADOUR, ma mémé de Cosquérou

    Ses parents exploitent la ferme de Cosquérou. Barbe aura bientôt deux petits frères :

    • Hervé Corentin en 1888 et Olivier Pierre Marie en 1891. 

    Le 20 octobre 1907 elle épouse Alain Marie BATHANY à Telgruc.

    Ensemble, ils reprendront l'exploitation de la ferme de Cosquérou après la disparition des parents de Barbe.

    Six enfants naîtront de cette union : 

    • Marie Jeanne en 1908 
    • Marie Anne en 1910 
    • Corentin en 1913 
    • Marie Rosalie en 1915 
    • Thérèse en 1919 
    • Germaine en 1928 (ma mère et grand-mère maternelle de Ronan) 

    Alain, mon grand-père décède le 4 mars 1962. Barbe va lui survivre encore 10 ans, elle meurt le 3 mai 1972, j'avais presque 8 ans.

    J'ai des souvenirs très précis de la mort de ma grand-mère.

    Bien entendu mes soeurs et moi étions trop jeunes pour assister aux funérailles. Donc nous avions été confiées pour quelques jours à une de nos tantes paternelles.

    C'était la fête car nous nous retrouvions avec nos cousins et cousines, et je revois encore mon oncle jouer de l'accordéon et nous tous faisant une ronde autour de lui.

    Et puis mes parents sont rentrés du Finistère (nous habitions Plouëc-du- Trieux dans les Côtes d'Armor) et sont venus nous récupérer.   

    Je me revois avec mes parents dans le garage, papa décharge les bagages du coffre de la voiture. Et moi qui demande "elle était comment Mémé Cosquérou" , on m'explique que lorsqu'on est mort on ne bouge plus, on est allongé dans un lit avant d'être placé dans un cercueil puis enterré dans un cimetière.

    Et moi de répondre en faisant de grands gestes :  "Et ben moi quand je serai morte, je bougerai ma main, mon pied, ma jambe et je dirai je suis vivante je suis vivante...."

    "Pourquoi elle a pas fait ça Mémé Barbe ?" 

    B comme Barbe Marie MARCHADOUR, ma mémé de Cosquérou

    Je crois bien me souvenir avoir vu mes parents se mettre à rire.

    Pas facile d'expliquer ce que la mort veut dire à un enfant de 8 ans.  

       

    Marielle BATHANY-LE GOFF

     


  • Commentaires

    1
    Fanny-Nésida
    Mardi 2 Juin 2015 à 19:39

    Touchant hommage

    2
    Mardi 2 Juin 2015 à 19:44

    Moi c'est un "pépère Eugène"qui se cache dans le fond de mon cœur mais ce que je pourrais en dire n'est pas bien éloigné de vos souvenirs si joliment racontés  ;-)

    3
    Mardi 2 Juin 2015 à 21:45

    Un bel hommage. J'ai également quelques Barbe dans mon arbre.

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