• C comme consanguinité

    Ce second retour vers la cabine de transport est bien moins enthousiaste que le précédent.   

    Difficile d'être un simple spectateur devant certaines détresses.

    Je ne suis certainement pas la seule à m'être retrouvée en larmes devant les malheurs d'inconnus relayés par la télévision.

    Bon je sais, même devant les séries, j'ai la larme facile.

    Mais lorsqu'il s'agit de vos ancêtres, je vous garantis que c'est de l'émotion à la puissance 100 .

    J'en suis toute chamboulée….

    D'après Ralg, ce sentiment est bien connu des généalogistes de son époque.

    C'est en quelque sorte le prix à payer mais en contrepartie, il y a la découverte de son patrimoine familial.

     Nul besoin de me convaincre, je suis trop curieuse de découvrir qui se cache derrière le champignon C.

     

    Après un nouveau voyage éclair, nous débarquons près d'une église.

    Je la reconnais, c'est celle de Prat (22).

    Un groupe de personnes, bien joyeux, vient d'y pénétrer.

    Deux personnes sont restées à l'écart.

    Deux petites mémés se sont installées à un endroit stratégique.

    Elles bénéficient d'une vue imprenable sur l'entrée de l'église qui permet de ne rien perdre des événements qui s'y déroulent.

    Les coquines  ......je me glisse derrière elles.

    Je m'en doutais, ces deux chipies sont les cancanières du bourg. 

    - elle est bien mignonne cette petite Marie dit Louise

    - le Jean François est bel homme aussi renchérit, un brin admirative, son amie Yvonne

    - beau... c'est certain, mais quel caractère de cochon ! Toujours à faire des histoires pour tout et rien précise Louise.  

    - son grand-père, François, avait le même caractère annonce Yvonne qui semble perdue dans ses souvenirs. 

    Louise , très intéressée par la tournure de la conversation se rapproche d'Yvonne et lui souffle  sur le ton de la confidence :

    - si je me souviens bien, le grand père était un chaud lapin. 

    - on dit tellement de mal dans nos petites communes, les gens sont si jaloux rétorque Yvonne.

    Il semble que cette punaise de Louise aie touché un point sensible.

    Avec délice, elle enfonce l'aiguille plus loin.

    - Je n'habitais pas encore Prat, mais Jeanne, tu sais la voisine morte l'année dernière, m'a raconté que François SAVIDAN était accueilli dans beaucoup de lit de la commune.

    - Ta voisine, était une vraie commère, et pas des plus gentilles, c'est elle qui courait après François, mais il ne la regardait pas , donc elle se vengeait en racontant des histoires.

    - Peut-être ....ou pas.... mais tu sais ma chère Yvonne qu'il n'y a pas de fumée sans feu.

    Louise jubile, Jeanne lui avait bien dit qu'il était de notoriété publique qu'Yvonne était une des nombreuses conquêtes de François SAVIDAN .

    Le mari d'Yvonne aurait même eu des doutes sur une de ses paternités.

    Vu la réaction d'Yvonne  aujourd'hui, Louise en est certaine, Yvonne figurait bien dans le tableau de chasse de François SAVIDAN.

     

    Pour détendre un peu l’atmosphère, Louise décide de changer de sujet.

    -Tu savais que les futurs mariés étaient de la même famille ?

    - non, pas du tout, mais de quel côté ? s'étonne Yvonne qui pensait bien connaître la famille.   

    - Des SAVIDAN, mon Yvonne, des SAVIDAN....bon je t'explique tout, je tiens les informations de ma cousine qui a été interrogée lors de l'enquête .

    Pour pouvoir se marier, il a fallu demander à l’évêque et Comte de Tréguier d'accorder, une dispense du troisième au quatrième degré de consanguinité.

    D'après ce que j'ai compris, l'arrière-grand-mère de Marie GOURIOU était la fille des arrière-grands-parents de Jean François SAVIDAN.

    Et pour prouver tout cela il a fallu faire une enquête sur la famille et surtout payer pour obtenir la fameuse dispense.

    Enfin, payer, eux ils peuvent, ils ne sont pas sans rien ! De l'argent , il y en a dans cette maison !

     

    Les deux commères reprennent leur observation, les mariés accompagnés des témoins et de la famille ne vont pas tarder à sortir de l'église.

    C comme consanguinité

     (Source  AD 22 acte de mariage de Jean François SAVIDAN et Marie GOURIOU) 

     

    En ce 21 novembre 1775, Jean François SAVIDAN vient enfin d'épouser Marie GOURIOU.

    Jean François est le fils de Guillaume SAVIDAN et de Vincente LOUTRAGE et Marie, la fille de Raoul GOURIOU et de Jeanne LEBESQUE.    

    L'organisation du mariage a été perturbée voire retardée par une affaire de consanguinité.

    C comme consanguinité

     

     

     

    Mais aujourd'hui c'est oublié, les familles SAVIDAN et GOURIOU sont de noces et le fricot qui s'annonce les réjouit déjà.

     

    Je quitte mes deux commères qui elles, ne sont pas invitées au fricot.

    Finalement, les cancanières d'il y a 240 ans ne sont guère différentes de celles d'aujourd'hui.

    Faut que je pense à demander à RALG de me faire le portrait  de celles du futur.

     

    ******************    

     

     Guillaume SAVIDAN et Vincente LOUTRAGE sont les sosa 526 et 527 de Ronan (côté paternel).

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF 

     

     

     

     

     


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