• Alors Marielle, pas trop fatiguée ? Prête pour le X ?  s'inquiète RALG lors de notre retour dans la cabine.

    Non je me me sens pas fatiguée physiquement. 

    Je me sens différente, différente de celle que j'étais ce matin, plus riche aussi, plus riche émotionnellement. 

    Je sais que demain, c'est un autre regard que je vais porter sur mes proches...

    Oh oui ! je suis prête pour le X, comme je suis prête pour le Y et le Z.

    Mais chaque chose en son temps, c'est l'heure du X, je presse le champignon et la cabine s’élève, emportée vers le passage spacio-temporel.

    Nous sommes à Saint Norvez (22) début juin 1787, la famille OMNES s'apprête à passer à table.

    La jeune fille de la maison, Marie-Laurence, 16 ans depuis mai dernier, vient de disposer les couverts.

    Philippe, le père est fatigué de sa journée, fatigué mais content. Il est cordonnier et le travail ne manque pas en ce moment.

    Marguerite LE CORRE la mère éteint sous la soupe, il faut la faire refroidir un peu. Les enfants sont installés à table.

    La famille, comme chaque soir, va pouvoir faire honneur au repas préparé par la maîtresse de maison et sa fille aînée.  

    Quand tout à coup quelqu'un frappe à la porte.  

    La famille est surprise, ils n'attendent personne ce soir. 

    Marie-Laurence, sur un signe de son père, se lève et va ouvrir la porte.

    Elle est surprise de découvrir sur le pas de la porte un François LIORZOU sur son trente-et-un.

    François LIORZOU est cordonnier comme son père.

    D'ailleurs les deux hommes se connaissent bien.

    Il vient certainement parler travail avec son père.

    L'affaire doit être urgente pour qu'il choisisse l'heure du repas pour venir lui rendre visite.

    - Bien le bonsoir, Marie Laurence, je souhaite m'entretenir avec ton père. 

    Sans prononcer une parole, la jeune fille fait pénétrer le visiteur dans la pièce principale. La famille s'est levée de table afin de l'accueillir.

    Marguerite se dispose déjà à lui proposer de partager leur repas.

    - Bonsoir Philippe, bonsoir Marguerite, bonsoir les enfants, François LIORZOU, ne semble pas très à l'aise, visiblement intimidé.

    - Bon, je ne vais pas y aller par quatre chemins, Philippe, j'ai l'honneur aujourd'hui de venir te demander la main de Marie Laurence, ta fille.     

    Maintenant que c'est dit, François est beaucoup plus soulagé.

    Philippe et Marguerite sont surpris par la demande ou font semblant de l'être.

    Marie Laurence n'a que 16 ans et François en a 30.

    Philippe se dit quand même qu'un cordonnier comme lui serait un bon parti pour sa fille. 

    Et Marie Laurence dans tout ça ?

    Tous les regards se sont braqués sur elle.

    Je l'observe,moi aussi, elle semble bien surprise, mais également assez fière d'avoir suscité un tel intérêt.

    Philippe et Marguerite doivent réfléchir à la proposition, la réponse sera donc un peu différée.

    En attendant, ils invitent François à leur table, le plaçant déjà près celle qu'il espère pour fiancée.

    La réponse n'est pas encore donnée, pourtant je sais déjà que François et Marie Laurence vont se marier le 20 novembre prochain à Saint-Norvez (22).

    X comme mariage : la demande

    Ils auront sept enfants et résideront à Bégard (22).   

    Je quitte cette famille, en m'attardant sur cette jeune fille de 16 ans qui avant la fin de l'année sera une femme mariée. Je me demande si ce mariage n'est pas un peu, pour ne pas dire beaucoup, arrangé par la famille.

    J'espère que Marie Laurence aura été heureuse....

    ***********

    François LIORZOU et Marie Laurence sont les sosas 348 et 349 de Ronan.

    Philippe OMNES et Marguerite LE CORRE, les sosas 698 et 699.

     

    Marielle BATHANY - LE GOFF  


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  • Le champignon W nous a déposé chez Yves Marie LOZAHIC et Françoise RICHARD. 

    Ce soir, c'est au tour de la famille LOZAHIC de recevoir les amis et les voisins pour la traditionnelle veillée.

    Nous sommes samedi soir, il fait déjà nuit noire dehors.

    Les pâtisseries confectionnées par Françoise, la maîtresse de maison, embaument la pièce principale.

    Ce soir, ils sont bien une quinzaine de personnes rassemblées pour la veillée.

    Les enfants de la maison sont particulièrement heureux car Jeanne PIERRES leur grand-mère est présente. Et avec mémé, c'est bien connu, on ne s'ennuie jamais.

    Elle sait drôlement bien raconter les histoires Mémé Jeanne !

    Les voisins et les amis ne se sont pas fait prier pour venir, ils connaissent tous ses talents de conteuse.

    Les adultes ont tous trouvé de quoi s’asseoir, les enfants se sont tous nichés dans le lit-clos.

    Mémé Jeanne s'est installée au chaud près de la cheminée. Elle n'est plus aussi vaillante qu'avant. Françoise, sa fille, la trouve plus fatiguée que d'habitude.

    Jeanne est née le 9 août 1791 à Brélidy (22). Elle a donc aujourd'hui 74 ans. Nous sommes début novembre 1865.  

    Jeanne est la fille de Jean PIERRES et de Marie Joseph LE SQUERN.

    Le 24 octobre 1811, à Plouëc, elle épouse Yves Marie RICHARD. Ils auront six enfants.

    Yves Marie décède le 7 décembre 1844. Le 9 novembre 1849 Jeanne va épouser en secondes noces Jacques BERROCHE à Plouëc. Elle sera de nouveau veuve en 1854. Depuis plusieurs années, elle demeure à Coatascorn (22). 

    Elle est très heureuse de passer quelques jours chez sa fille Françoise. Elle adore s'occuper de ses petits-enfants.

    Ce soir, Jeanne est la vedette de la soirée. Petits et grands attendent le début de l'histoire.

    W comme diWalit bugale !

    -"diwalit bugale !" commence Jeanne, attention les enfants ! Ecoutez bien mon histoire, je dois vous mettre en garde !

    Si vous entendez le galop d'un cheval  en pleine nuit, ne vous précipitez pas dehors !

     Car ce cheval ne s'est pas échappé, oh que non ! il tire la charrette de l'Ankou.

    L'Ankou guide le cheval mais il a deux aides, un tient la bride du canasson et un autre ouvre les barrières et les portes des maisons afin de faire le passage à l'Ankou .

    L'Ankou vient chercher celui ou celle qui sera bientôt mort...et on dit que les futurs morts entendent ce satané cheval avant de trépasser.....

    Les petits-enfants de Jeanne n'en mènent pas large.

    Jean Louis, 11 ans, François Marie, 9 ans et Marie Anne, 5 ans se cachent sous les draps du lit-clos. Il n'y a que la petite de 3 ans Françoise qui ne semble pas effrayée.

    Les enfants des voisins également boivent, en tremblant, les paroles de la mémé des petits LOZAHIC.

    Les adultes aussi ne pipent mot, tous écoutent. Ils connaissent tous une personne qui aurait entendu le cheval de l'Ankou. 

    Françoise RICHARD a déjà compris que ses enfants auront bien du mal à s'endormir ce soir.

    Pas que les siens d'ailleurs !

    Elle, elle les connait pas cœur les histoires de sa mère, il faut en prendre et en laisser comme disait son père.

    Elle se promet de demander à sa mère d'éviter les histoires d'Ankou.

     

    J'aimerai tant dire à Françoise de profiter de la présence de sa mère. De conserver dans sa mémoire, la vision de cette veillée, la vision de cette conteuse hors pair qu'était sa mère. 

    Elle n'en a plus pour bien longtemps. Dans moins d'un an elle entendra l'Ankou. 

    Jeanne PIERRES décédera à Coatascorn le 24 juillet 1866.

     

    ***************

    Yves Marie RICHARD et Jeanne PIERRES sont les sosas 110 et 111 de Ronan.

    Yves Maie LOZAHIC et Françoise RICHARD, les 55 et 56

    Marie-Anne LOZAHIC (la petite fille de 5 ans), le sosa 27  

    (diwalit bugale : attention les enfants) 

    L'ANKOU : http://www.lepaysbigouden.fr/pages/ankou.htm

     

             


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  • - Marielle, à toi de deviner qui nous allons rencontrer à travers les indices que je vais te donner. Cette personne est un homme, tu ne l'as pas encore trouvé mais tu connais sa fille et son gendre. 

     Pas encore trouvé ?  J'ai pas une boule de cristal moi !

    - Il porte les mêmes nom et prénom qu'un de tes héros de série.

    Le cerveau en ébullition, je passe en mémoire les héros de série. Je ne pense pas trouver dans l'arbre familial un Tony SOPRANO ou un Jack BAUER . Quoique un Tony SOPRANO, ne me déplairait pas, j'aurai ainsi de la matière pour le Challenge AZ 2018.

    - Non c'est pas Tony, pense aux séries de ton enfance !

     Nous sommes à la lettre V donc c'est tout naturellement que je pense à la série V les Visiteurs, mais sa diffusion date de 1983, donc ne colle pas avec mon enfance.

    - Bon je te donne un peu plus d'indices ! Le héros est architecte, un soir alors qu'il est prêt de s'assoupir au volant de sa voiture, il voit un soucoupe volante atterrir devant lui ...

    Ralg n'a pas besoin d'en dire plus.

    - David VINCENT, c'est David VINCENT ! la série Les Envahisseurs ! 

    -Gagné Marielle ! la lettre V va te faire découvrir non pas David VINCENT, mais un Vincent DAVID. Connaissant ta passion pour les séries, je n'ai pas résisté !

    Le champignon V nous expédie à Trézelan (22).

    Nous sommes le 21 juin 1738. Dehors le soleil brille de mille feux. 

    La maison de la famille DAVID est bien calme depuis quelques jours, les enfants jouent sagement. Le temps est comme suspendu.

    Depuis ce matin, la famille s'est rassemblée, tout le monde chuchote.

    Je viens d'apercevoir une petite fille et je fais comprendre à Ralg que je préfère que nous restions près d'elle. Son petit air volontaire m'attire. DAVID Vincent peut attendre !   

    La petite Jeanne du haut de ses 4 ans a compris qu'il se passait quelque chose. Sa maman n'a pas de temps à lui consacrer. Heureusement que Françoise, sa grande soeur de 7 ans, veille sur elle. 

    Jeanne s'est réfugiée prés de l’âtre. Elle attend patiemment que sa grande soeur vienne la rejoindre.

    Elle observe les personnes autour d'elle, elle les connait mais pas toutes. Ses oncles et tantes, en passant près d'elle, lui caressent les cheveux et la félicitent d'être si sage.   

    Jeanne se demande quand Françoise va revenir. C'est son Tonton François qui est venu la chercher, lui disant qu'il fallait être courageuse car papa demandait à la voir pour lui dire au revoir.

    Papa n'a pas demandé a voir Jeanne, Jeanne est triste....

    Tout le monde pense qu'elle est trop petite pour comprendre. Elle sait que Papa est très malade, elle l'entend tousser beaucoup beaucoup.

    Hier, elle s'est glissée près de son lit, mais il l'a vu et lui a ordonné de s'éloigner. Maman aussi n'était pas contente....

    Jeanne vient de remarquer qu'un nouveau personnage vient de rentrer dans la maison, c'est Monsieur le recteur. Il est très grand, toujours habillé en noir, il fait peur à Jeanne. Françoise le trouve gentil, pas elle !

    Jeanne croit entendre sa mère pleurer, elle s'inquiète mais n'ose pas quitter son abri. Elle a bien fait car Françoise est venue la rejoindre. Françoise pleure. Jeanne pensait que Maman allait venir, mais non elle est restée près de Papa.

    Le recteur récite une prière comme le dimanche à l'église, l'assemblée reprend la prière. Françoise chuchote à Jeanne :

    - Prie Jeanne, il faut prier pour Papa, Papa est parti rejoindre les anges. Jeanne ne comprend pas ce que lui demande Françoise, elle ne sait pas encore prier, elle ne sait pas qui sont les anges....

    Ces petites filles sont deux des trois filles de Vincent DAVID et de Catherine STEUNOU.

    Vincent et Catherine se sont mariés le 3 novembre 1729 à Brélidy (22). Ils auront quatre enfants, un garçon Vincent et trois filles Françoise, Jeanne et Louise.

    Le garçon va mourir en bas âge. 

    Vincent David tombe malade en 1738, il a 37 ans. Il décède le 21 juin 1738 à Trézélan. Le lendemain il sera inhumé  en présence de Catherine, sa veuve, de François son frère et de Vincent STEUNOU son beau-frère. 

    V comme Vincent DAVID

    Le 20 novembre 1738 à Plouëc , Catherine épousera en seconde noces Rolland René COLLET. Avec qui elle aura au moins trois enfants.

      *********************

    Vincent DAVID et Catherine STEUNOU sont les sosas 582 et 583 de Ronan (côté paternel)

    La petite Jeanne est son sosa 291.

     

    Marielle BATHANY- LE GOFF

     

     

       


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  • Encore très émue par ma dernière rencontre, Ralg me promet que notre vingt-et-unième escapade sera beaucoup plus légère. Il souhaite me faire remarquer un détail qui d'après lui va m'amuser.

    Curieuse de voir de quoi il veut parler, c'est énergiquement que je fais un sort au champignon de la lettre U.

    Nous nous retrouvons de bon matin dans un lieu bien connu, la mairie de Ploëzal.

    François le GOFF, le sosa 64 de Ronan, est déjà installé à son bureau de maire. Il prépare un registre.  

    Il est beaucoup plus jeune que lors de notre dernière rencontre où il s'apprêtait à démissionner en raison de son grand âge.

    Aujourd'hui il a 38 ans il est dans la force de l'âge, et je le trouve bel homme !

    - Nous ne sommes pas là pour lui , me souffle Ralg.

    Il est presque 6 heures du matin, le jour s'est levé, je me demande qui on peut attendre de si bon matin à la mairie.

    La porte vient de s'ouvrir, des voix se font entendre, une quinzaine de personnes pénètrent dans la pièce.

    François LE GOFF a quitté son bureau, très cordialement, il les accueille. Tout ce petit monde semble de bonne heure et de bonne humeur !

    J'ai compris que je vais assister à un mariage.

    - Se marier à 6 heures du matin, impossible à faire en 2017, entre le coiffeur, le maquillage et l’enfilage de la robe, faut au moins se lever à minuit....mes pensées amusent Ralg

    Les mariés sont Pierre Raoul et Marie Yvonne POUHAER.

    Pierre est le fils de Henry RAOUL et de Clautilde LE GOAS, il est né le 2 octobre 1808 à Runan.

    Marie Yvonne est la fille de François POUHAER et de Françoise SIMON, elle est née le 19 avril 1808 à Ploëzal. 

    Nous sommes le 23 septembre 1832, il est un peu plus de 6 heures du matin et François LE GOFF vient de les marier. 

    Yves Cécile SEBIL, Jean LE BOUT, Thomas COUALAN et Jean POUHAER, le frère de Marie Yvonne, viennent de signer le registre en qualité de témoin.   

    Après les avoir de nouveau félicité, et sur un dernier "A ce soir" , François LE GOFF, se retrouve seul dans la mairie. 

    "A ce soir" ? le maire est certainement invité par la famille à l'occasion de ce mariage.

       U comme Union double chez les POUHAER

     (Source AD22 / mariage de Pierre RAOUL et de Marie Yvonne POUHAER)

    Bizarre, Ralg n'a pas l'air d'avoir l'intention de quitter la mairie. Il manipule une sorte de carte.

    Sur un clin d’œil , il m'annonce, on va faire défiler les heures !

    Et zou, le temps de regarder l'horloge, il est 4 heures moins 10 du soir, c'est à dire 15 h 50.

    Des personnes sont sur le point de franchir les portes de la mairie, François LE GOFF se tient prêt à les accueillir.

    La plupart des personnes que j'ai vu ce matin sont de nouveau là ! Et c'est encore pour célébrer un mariage !

    Celui de Jean POUHAER, le frère de Marie Yvonne, avec Marguerite PRIGENT.

    Jean est le fils de François POUHAER, décédé, et de Françoise SIMON, il est né le 12 avril 1811.

    Marguerite est la fille de François PRIGENT, décédé, et de Marie JULOU, elle est née le 9 juin 1810 à Plouëc.

    Nous sommes toujours le 23 septembre 1832, il est 4 heures du soir.      

    Pierre RAOUL, le marié de ce matin est le témoin de son beau-frère.

    U comme Union double chez les POUHAER

      (Source AD22 / mariage de Jean POUHAER et de Marguerite PRIGENT)

    La mairie est de nouveau calme, François LE GOFF, range le registre des mariages, les deux mariages du 23 septembre portent les numéros 14 et 15.

    La famille POUHAER a gagné deux nouveaux membres en un seul jour.

    Une longue mais bien belle journée ce 23 septembre 1832 pour cette famille !     

     

    ***********

    Pierre RAOUL et Marie Yvonne POUHAER sont les sosas 72 et 73 de Ronan ( côté paternel)

     

    Marielle BATHANY - LE GOFF  


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  • La nuit vient de tomber, la cabine s'immobilise en plein bois. J'ai eu à peine le temps d'actionner le champignon de la lettre T. Je me demande qui je vais pouvoir rencontrer, Ralg ne m'a pas donné d'indice.

    Un bois ressemblant beaucoup à un autre bois, je suis incapable de déterminer dans quelle commune et à quelle époque nous sommes.

    Des voix semblent provenir de notre gauche, nous nous dirigeons donc de ce côté. Nous avons fait une vingtaine de pas, lorsque nous apercevons un feu de camp.

    Une dizaine d'hommes discutent, quatre font le guet.

    J'ai comme une impression de déjà vu, je connais certains de ces hommes. 

    Ils sont très jeunes, entre 20 et 30 ans. 

    J'en remarque un plus particulièrement, il porte une casquette et fume la pipe. Concentré, il étudie avec ses camarades le plan d'une future attaque.

    Sa main ne quitte pas son arme, c'est comme si il caressait un animal de compagnie.  

    Son arme est devenue sa meilleure amie, il lui doit la vie. 

    Il ne sait pas si demain il sera encore de ce monde.

    Comme beaucoup de ses camarades, il a mis sa vie entre parenthèses en rejoignant le maquis.

    Jour après jour, il espère survivre. Il espère, une fois cette drôle de guerre terminée, retourner au grand jour dans son village de Plouëc.

    Il se voit déjà, après avoir embrassé sa mère, se rendre chez la jolie Simone.

    Toutes les nuits, il rêve de son sourire. Il entend son rire cristallin, mon dieu qu'elle est belle ! 

    Ces jeunes maquisards sont ceux qui figurent sur une coupure de journal que j'ai trouvé dans les papiers de mon père.

    T comme Tonton Louis BELLEGOU

    La photo date à peu près de l'année 1944, mon père avait 15 ans. Il a identifié chaque personnage car il connaissait ces résistants. D'ailleurs, un des résistants, Jean LE CAER est son cousin.   

    Le maquisard qui fume la pipe et porte une casquette, je l'ai bien connu moi aussi. Mais pour moi, c'était déjà un vieux bonhomme. Un vieux bonhomme malmené par la vie. Pourtant je réalise aujourd'hui qu'il n'avait que 59 ans lors de son décès. Et je m'en souviens bien car c'était l'année de mes 15 ans.

    Le jeune homme que je vois ce soir a effacé la vision du vieux bonhomme de mes souvenirs.

    Ce jeune homme, dans deux ans deviendra mon Tonton Louis en épousant Tante Simone, une des soeurs de Papa.

    Louis Marie BELLEGOU est né le 6 novembre 1920 à Brélidy.

    Ses parents sont Constant BELLEGOU et Marie Marguerite ILLIEN. 

    Louis a épousé Simone Marie Thérèse le GOFF le 30 mars 1946 à Plouëc.

    Ensemble ils auront une fille, Danielle qui deviendra ma marraine. Danielle sera la filleule de Papa.

    Ils auront également deux garçons, Henri et Dominique.

    Mes deux cousins ne survivront pas au delà de leur vingtième anniversaire. Ils avaient à peu près une dizaine d'années lorsqu'ils sont tombés malades. Je pense qu'ils souffraient d'une forme de myopathie. Mais je n'en ai jamais eu confirmation.

    Le couple se séparera. Simone rencontrera un autre compagnon avec qui elle aura un enfant. Un petit garçon qu'elle appellera Christophe.  

    La séparation de Louis et Simone, n'a jamais affecté les liens familiaux, Tonton Louis est toujours resté la beau-frère de Papa. Et nous le visitions régulièrement, il avait toujours des gâteaux et des bonbons pour les enfants.

    D'ailleurs, je ne pense pas qu'un divorce ait été prononcé. 

    Tonton Louis est décédé en août 1979. J'avais 15 ans, il me semble qu'une personne a prévenu Papa que son beau-frère venait d'être découvert mort chez lui.

    Tonton Louis vivait seul dans une petite maison préfabriquée.

     Papa est parti aussitôt, je suppose que c'est lui qui a annoncé la mauvaise nouvelle à sa filleule.

    Une foule de souvenirs me viennent en mémoire, mais il est temps de quitter ce groupe de héros.

    Certains vont perdre la vie dans les semaines qui vont suivre.

    Mais pas Tonton Louis.

    Je lui dis adieu ce soir, en lui promettant d'aller consulter son dossier de résistant et de remonter son arbre généalogique. J'ai des petits-cousins qui doivent savoir que leur grand-père était un héros.

    T comme Tonton Louis BELLEGOU

    Je quitte ce bois investie d'une nouvelle mission, celui du devoir de mémoire.

    Je suis fière d'avoir eu la chance de te connaître Tonton Louis !

           T comme Tonton Louis BELLEGOU

     (Louis Marie BELLEGOU)

    ******************

     

    Louis Marie BELLEGOU est le grand-oncle de Ronan (côté maternel)

    Il est le beau-frère de François LE GOFF, père de Marielle et grand-père de Ronan.

    J'espère que mon cousin Christophe aura un jour l'occasion de lire ce billet, même si Tonton Louis n'était pas son père, il fait partie de son histoire familiale.

    J'espère aussi que Stéphane, Franck ,William et David (les petits-fils de Louis et Simone) ainsi que Danielle, ma marraine liront également ces lignes.

    En attendant, je les embrasse. 

    Marielle BATHANY- LE GOFF 

     

     

       

     


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