• L'Angélus ne va pas tarder à sonner.         

    La  soirée est douce en ce début de printemps.

    Jean-Louis, admire les jardins de la congrégation.

    De tendres touches de couleurs jaillissent des plates-bandes.

    Jean-Louis aime surtout les jonquilles.

    Il est fier de son travail.

    Il ne pensait pas se passionner autant pour son nouveau métier.

    Il va même jusqu'à emprunter des ouvrages de botanique à la sœur bibliothécaire.

     

    Marie-Noëlle a eu bien raison de lui proposer ce changement de vie.

    D'ailleurs, avant de rentrer, il va passer la voir. Il doit récupérer son programme de travail pour demain.

    C'est Marie-Noëlle, qui décide de tout.

    Pourtant, elle n'est que sa petite sœur, elle a 6 ans de moins que lui.

    Mais, il ne sait pas pourquoi, elle l'a toujours mené par le bout du nez !  

    Elle en a fait du chemin cette petite sœur, elle est devenue la mère supérieure de la communauté de Kérinou.

    Pas évident non plus de l'appeler ma mère !

     

    (Eglise de Lambézellec)

     

    Jean Louis Marie GOURIOU est né le 10/07/1824 à Ploëzal (22).

    Ses parents, François GOURIOU et Marie Jeanne LONGEARD étaient cultivateurs, de leur union naîtront douze enfants, six garçons et six filles.

     

    Le 8/05/1867, Jean Louis épouse Barbe BILIOU à Ploëzal.

    Barbe a 22 ans, Jean Louis 42.

    Bientôt, six enfants vont venir égayer leur foyer : Mélanie, Jeanne-Marie, Rosalie, Yves Marie, Marguerite et Marie-Yvonne.

     

    Entre 18881 et 1883, toute la famille va quitter Ploëzal pour s'installer à Lambézellec.

    La famille va rejoindre Marie-Noëlle et Jeanne-Yvonne, deux des sœurs religieuses de Jean Louis.

    Cette décision est peut être liée à l'intention de donner aux enfants la possibilité de faire des études.

    En effet, les soeurs de Jean Louis, exercent comme institutrices et dirigent une école.

     

    Marie-Noëlle est également la supérieure de la maison religieuse de Kérinou et c'est avec joie qu'elle accueille son frère et sa famille.

    Elle adore les enfants et avoir auprès d'elle ses neveux et nièces est un grand bonheur. 

     

    Au mois de janvier 1884, à 60 ans, Jean Louis a la joie de devenir pour la dernière fois papa.

    Un petit garçon, prénommé Paul va naître à Lambézellec.

     

    Paul et Marguerite, une de ses soeurs, vont perpétuer la tradition

    familiale en rentrant dans les ordres. 

     

     ( recensement Lambézellec 1886) 

     

    En ce printemps 1884, Jean Louis GOURIOU est heureux.

    Il aime les fleurs, il aime son jardin, il aime sa famille.

    Il aime sa vie simple de jardinier du Petit-Kérinou.

     

    ************************ 

     

     Il me manque encore la date de décès de Jean Louis GOURIOU.

     Les archives ne sont pas encore en ligne.

     François GOURIOU et Marie Jeanne LONGEARD , les parents de Jean  Louis sont les sosa 184 et 185 de Ronan (branche paternelle).

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF  

     

     

     


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  • Je suis Missionnaire Apostolique, j'ai 33 ans.

    Je suis à Saïgon depuis quelques jours.

    J'ai bien peur que cette ville devienne très vite celle de mon tombeau.

    Les médecins tentent désespérément de me sauver.

    Je me suis décidé un peu tard à me faire soigner correctement.

    Il est toujours difficile de laisser ceux qui ont tant besoin d'aide.

    Ma vie est dédiée à ceux qui souffrent.

     

    Et en Cochinchine Française, il y a tellement à faire…..

     

    Je suis né le 16 janvier 1860 à Ploézal dans les Côtes du Nord (22).

    Mes parents, Isaac LE GOFF et Marie Jeanne LE FICHANT étaient cultivateurs.

    Nous serons sept enfants.

     Un de mes frères, âgé de trois mois est décédé en 1857. Je porte d'ailleurs le même prénom que lui.

    En 1865, ma sœur Marie Louise va mourir à l'âge de 6 ans, je m'en souviens à peine, je n'avais que cinq ans. 

     

    Dix ans plus tard, c'est papa qui va disparaître, je n'avais pas encore quinze ans.

     

    J'ai 21 ans, lorsque le 1 septembre 1881, je décide de rentrer au Séminaire des Missions Étrangères à Paris.

    Je vais y étudier pendant quatre années.

    Puis le 27 septembre 1885, je vais recevoir l'ordination sacerdotale.

    Le 2 décembre suivant, je quitte la France pour la Cochinchine Occidentale.

    Dans un premier temps, je vais administrer le poste de Bo-Mua dans le district de Thu-Dau-Mot, puis celui de Tan-Trieu.

     

    Le nom Tan-Trieu, me fait penser à mon pays natal, me fait penser à de joyeuses parties de pêche dans le Trieux, la rivière de mon enfance.

     

    J'ai un grand projet pour les habitants de ma région d'adoption.

    L'insalubrité qui y règne fait des ravages dans la population, aussi j'ai préparé un grand plan d'assainissement qui devait être lancé dès mon retour.

    (La Cochinchine Française) 

     

     

    Je ne sais pas si je souffre de fièvre jaune, de paludisme ou d'autre chose.

    Cela n'a pas…. ou plus d'importance.

    J'ai compris que c'est fini, la maladie a eu raison de moi.

    Je n'ai qu'un seul regret , ne pas avoir eu le temps d'exécuter mon projet….j'espère qu'un autre le reprendra.

    Nous sommes le 14 juillet 1893 à Saïgon, et en ce jour de fête nationale, je quitte la vie.

    Je suis Yves Marie LE GOFF, Missionnaire Apostolique.

     

     

    (Gallica : Missions Catholiques)

     

     

     

    *************************

     

    Yves Marie LE GOFF, est un descendant de Jean Marie LE GOFF et Marie Yvonne LE BRETON, les sosa 128 et 129 de Ronan (branche paternelle)

     

    Merci à Gallica de m'avoir fait découvrir l'existence de ce Missionnaire Apostolique.

     

    Lien vers les archives des Missions Étrangères de Paris

     

    Marielle BATHANY- LE GOFF    

     


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  • En ce début d'année 1911, la lecture de l'Ouest-Éclair, va secouer et perturber la vie de  la famille TILLY, demeurant dans les communes de Plouëc et Brélidy.

     

    Bien sûr, ils ne liront pas tous car certains, voire beaucoup, ne connaissent pas leur alphabet.

    Mais, il y a toujours quelqu'un qui raconte….

     

    Eugénie TILLY, mariée depuis un peu plus d'une année à Yves Marie LE FORESTIER, a eu beaucoup de mal à croire à la terrible nouvelle.

    Mais il faut bien se rendre à l'évidence, c'est la vérité et il faut bien l'accepter dans toute son horreur.

     

    Elle se souvient de cette petite Marie-Joseph, cette petite cousine avec qui elle avait plaisir à jouer malgré leur différence d'âge.

     

    Eugénie a le souvenir que sa mère, Marie Vincente TOULLELAN était très proche d'Yves Marie LIORZOU, son cousin.

    Yves Marie était le père de Marie-Joseph.

    Hélas, il est décédé en 1909.

    S'il avait vécu, peut-être que tout aurait été différent, rien ne se serait produit ou du moins, pas de cette manière.

     

    Eugénie a appris que depuis le mois d' octobre sa petite cousine, âgée de 17 ans, ainsi que la mère de celle-ci, sont emprisonnées.

    Marie Joseph est accusée d'avoir étouffé le bébé qu'elle venait de mettre au monde.

    Sa mère, Louise LE FOLL, est accusée de complicité.

    L'affaire fait beaucoup de bruit dans la commune de Bégard.

    Trente et un témoins vont déposer.

     

    Le dix janvier 1912, le verdict des Assises des Côtes du Nord (22) tombe.

     

    Marie Joseph LIORZOU, est acquittée du chef d'infanticide, mais …………….déclarée coupable de suppression d'enfant né vivant,……, comme ayant agi sans discernement.

     

    Marie Joseph est envoyée dans une maison de correction jusqu'à ses 19 ans.

     Louise, sa mère, est condamnée comme complice ,mais avec des circonstances atténuantes, à deux ans de prison.

     

        

     (Ouest-Éclair du 11/09/1912)

     

     (Ouest-Éclair du 11/09/1912)

     

    (Ouest-Éclair du 11/09/1912)

     

     

    *********************************

    Eugénie TILLY ( sosa 21 de Ronan) et Marie Joseph LIORZOU sont les arrière-petites-filles de François LIORZOU ET Jeanne GODEST ( sosa 174 et 175 de Ronan, branche paternelle).

     

    En 1927 ,Marie Joseph se marie à Paris.

    Elle décède en 1967.      .

      

     

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF


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  • 5 décembre 1928, Augustine est fatiguée ce soir.

    Ses trois filles, Marie 5 ans, Simone 2 ans et Jeannette le bébé d'un an ne lui laissent pas un moment de répit.

    Henri, son mari va bientôt rentrer des champs. Il passera au bourg avant de rentrer, il doit acheter du tabac.

    Augustine a hâte de le voir franchir le seuil.

    Elle n'est pas très rassurée depuis  le 21 novembre.

    Ce matin-là, dans un fossé, le boucher de la commune, a découvert Jean Marie LUCAS, assassiné, défiguré.

    Une horreur  qui a secoué la totalité des habitants de Plouëc ainsi que ceux des communes voisines.

    La police est toujours à la recherche de l’assassin.

    Depuis quinze jours, c’est le sujet numéro un qui fait parler au lavoir.

    Augustine et ses amies,  battoir de lavandière en main, refont l’enquête, imaginent la scène de crime, dressent des listes de mobiles, de suspects....

    Mais le soir venu, seule avec les enfants, elle doit bien avouer qu’elle a peur de voir surgir ce meurtrier mystérieux.

    C’est vrai que depuis quelques mois elle est bien imaginative car un peu plus sensible qu'habituellement.

    Elle a annoncé la  nouvelle à Henri, il y a maintenant  un mois, un nouveau bébé viendra égayer leur foyer au printemps prochain.

     

    Après trois filles, ils espèrent un garçon, Henri l’imagine déjà reprendre la ferme.

    Henri est enfin rentré. Tout de suite, il remarque le soulagement sur le visage de sa femme.

    Prévenu par un ami de la publication d’un article sur l’affaire qui fait la une à Plouëc, il a décidé d’acheter l’Ouest-Éclair.

     

    Augustine, est ravie ! De quoi alimenter, dès la prochaine séance de lessive,l’enquête des détectives du lavoir.

    (Ouest-Éclair du 28/12/1928)

     

    Les jours, les semaines, les mois, et même l’année passent.

    Si l’affaire  du crime de Plouëc n’est pas oublié, elle ne fait plus la une ni dans la presse, ni au lavoir.

     

    Augustine LE CAER a enfin donné à Henri LE GOFF, le fils tant espéré.

     

    Un petit François, qui deviendra mon père puis le grand-père de Ronan, est né le 11 mai 1929.

    Novembre 1929, le meurtrier avoue enfin ! 

     

    (Ouest-Éclair du 09/11/1929)

     ******************

     

     Henri LE GOFF et Augustine LE CAER sont les sosa 12 et 13 de Ronan.

     

    Marielle LE GOFF- BATHANY

     

     

     

     


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  • Février 1885 : Sacha Guitry vient de naître à Saint Petersburg.

    Mars 1885 : l'affaire du Tonkin va provoquer la chute de Jules Ferry

    Mars 1885 : Zola publie Germinal

    Mai 1885 : Victor Hugo meurt

    Juillet 1885 : Louis Pasteur pratique la première vaccination contre la rage.

     

    Si ces événements vont marquer la France, un autre événement va bouleverser une famille de Ploézal.

    La famille GOURIOU attend des nouvelles d'un de ses membres.

    Pour la jeune génération de cette famille, cette personne est quasiment une légende.

    La fameuse tante d'Amérique, partie prendre soin des pauvres indiens.

    Née le 12 mai 1828 à Ploëzal (22), Marie-Hyacinthe GOURIOU est un des douze enfants de François GOURIOU et de Marie-Jeanne LONGEARD.

    François et Marie-Jeanne, sont les heureux parents de trois religieuses.

    Marie-Noëlle et Jeanne-Yvonne ont rejoint la congrégation des filles de St-Esprit. Marie-Hyacinthe désirant se vouer aux plus pauvres à préféré postuler auprès de la Compagnie des Filles de la Charité.

      

    Elle admire, depuis son enfance, Saint Vincent De Paul et Saint Louise de Marillac, les deux fondateurs de cette congrégation.

     

    C'est avec grand bonheur que le 20 novembre 1848, elle entre officiellement dans la Compagnie des Filles de la Charité, elle a 20 ans.

    Elle va tout d'abord rejoindre la capitale pour un temps de formation.

    Puis en 1850, elle sera placée à Verdun (55), en 1852 à Saint Aignan (41), puis de nouveau Paris. 

    Son engagement et sa foi vont la conduire à quitter son pays.

    Le Guatemala deviendra sa terre d'accueil.

    Elle va exercer dans différentes villes : Guatemala la capitale, Quezaltenango, Amatiltan, et San Miguel et dans différent établissements (hôpital, hospice , prison…)

    En 1872, elle sera nommée Supérieure de sa communauté.

     

    Le 11 mars 1885, à cinquante-sept ans, elle va quitter cette vie avec le grand espoir de retrouver les deux seuls héros qui ont guidé sa vie, St Vincent de Paul et Ste Louise de Marillac.

     

    La lettre d'Amérique est certainement arrivée jusqu'au village de Ploëzal annonçant la triste nouvelle.

    Un siècle plus tard, il reste dans la famille le souvenir de "la tante religieuse partie évangéliser les indiens d'Amérique".

    Cette légende familiale a donc un fond de vérité. 

    Marie-Hyacinthe GOURIOU, une légende ? ou un héros des temps modernes ? En tout cas, une femme courageuse, c'est certain !   

     

    *********************************

     

    Encore un grand merci à ma cousine Marie-France CHARTIER, pour la transmission d'un mail du Secrétariat Général de la Compagnie des filles de la charité de St Vincent de Paul détaillant la carrière religieuse de notre "grand 'tante". 

     

     Marielle BATHANY-LE GOFF

     

     

     

     

     

     


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