• X comme Xylocopes : Jean Louis LE LIRZIN

    Même si cet après midi il ne fait pas très beau, j'ai maintenu la promenade que je projetais dans les bois de la Minière.

    Il n'y a pas foule, seulement quelques courageux qui promènent leurs chiens et quelques coureurs. Et moi...qui déambule plongée dans mes pensées.

    Je m'attarde autour d'un tas de bois coupé depuis déjà plusieurs semaines.

    J'observe une colonie d'insectes qui s'active. J'ai d'abord pensé qu'il s'agissait d'abeilles. Mais elles n'en ont pas la couleur.Celles que j'ai sous les yeux sont presque noires.     

    "- Des Xylocopes, ce sont des Xylocopes, et tu as raison c'est bien une sorte d'abeille. Des abeilles charpentières. Elles s'attaquent au bois, elles y creusent leurs nids."

     Le visiteur qui vient de se matérialiser près de moi a l'air d'en connaître un rayon sur les insectes. Cela aiguise ma curiosité. Je l'interroge donc :

    "-Bonjour, vous êtes certainement entomologiste pour vous y connaître ainsi ?

    - Entomo quoi ? Grand dieu non ! Je déteste les Xylocopes, moi ce que j'aime c'est le bois ! Du bon bois, bien sain pour en faire des sabots. Des sabots si solides que tu peux les laisser en héritage à des générations et des générations de descendants.

    Bon après je te l'accorde, le seul problème pour les héritiers c'est la pointure....et encore....Enfin , tu as deviné je suis sabotier ! Et fier de l'être ! 

    D'ailleurs si tu veux je peux te faire une paire de sabots pour le travail, donne moi ta pointure...."

    Il y a urgence, je dois changer de sujet de conversation si je ne veux pas me retrouver au bureau avec des sabots aux pieds, j'imagine déjà la tête des copines, surtout celle de Sylviane ! 

    Difficile d'avouer à un ancêtre sabotier qu'à la maison je ne porte que des crocs. Légers et increvables, fait pour durer des générations eux aussi !       

     "- Nous verrons cela une autre fois, je souhaite maintenant que tu me parles de toi. J'ai encore un billet à écrire et ton aide me sera très précieuse.

    - Marielle , je suis à ta disposition. Je te propose de faire quelques pas sur ce chemin. Je m'appelle Jean Louis LE LIRZIN. 

    Je suis né le jeudi 19 juin 1834 à Loguivy-Plougras (22). Mes parents sont Vincent LE LIRZIN, sabotier lui aussi et Marie PERSON. Ils auront sept enfants, je suis l'aîné.

     Je suis devenu moi aussi sabotier.

    Le 3 juillet 1856 à Plouaret (22), j'épouse Marie LE CUZAT, elle a 33 ans et moi 22. Oui tu as bien entendu elle a bien onze ans de plus que moi. Je reste marié un peu plus de deux mois, le 13 septembre 1856, Marie décède. Et je suis à 22 ans un jeune veuf.

    Je ne vais pas le rester bien longtemps.  L'année suivante, le 26 décembre 1857, toujours à Plouaret, je convole avec une veuve de 12 ans mon aînée. Marie Françoise LE QUERE a 35 ans. 

    L'année suivante, notre fille Marie Louise vient au monde, puis il y aura Jeanne Marie et Louis qui hélas de vivra pas.   

    Mon épouse survivra un mois à peine à notre fils. Nous sommes le 28 août 1862, et pour la seconde fois je suis veuf.

    Puis je vais rencontrer Barbe, je l'épouse six mois après mon veuvage. Cette fois, ma femme est plus jeune que moi. Elle a 26 ans et moi 28.  

    Barbe LE MORVAN et moi, nous marions le 21 juin 1863 à Plouaret (22).  Sept enfants vont naître. Notre premier né en 1864 ne vivra qu'une journée.

    Nous allons quitter Plouaret (22) pour le Vieux-Marché (22), puis pour  Trégrom (22), en 1886 nous serons à Pommerit-Jaudy (22) et en 1896 à Carnoët (22).  Tu vois un bon sabotier trouve du travail partout.

    Mon fils Yves Marie, l'ancêtre de Ronan, sera lui aussi sabotier.  Il s'installera à Plouëc (22) puis à Ploëzal (22).

    Entre 1896 et 1909 , je pense que je deviens veuf pour la troisième fois.

    En effet, en 1909, je demeure chez ma fille Marie Jeanne.

    Marie Jeanne est une des filles que j'ai eu avec Marie Françoise ma deuxième épouse.

    Marie Jeanne demeure à Pouldouran, elle y est boulangère .

    Elle est veuve depuis 1906. Elle avait épousé Yves Marie GOAZIOU. C'est un de mes petits-fils qui est le boulanger maintenant.

    C'est chez elle à Pouldouran que je meurs le 24 décembre 1909. J'avais 75 ans."

    Notre promenade se termine. Je le remercie pour toutes ces précisions.

    Il est pressé de partir car il doit s'occuper de choisir le bois afin de me fabriquer des sabots. J'ai beau lui dire que rien ne presse, il ne m'écoute pas.

    Finalement , c'est têtu un sabotier, le mien a la tête aussi dure que le bois dont sont fabriqués ses sabots.

    Et moi qui voulait l'interroger un peu plus sur la date et le lieu de décès de Barbe LE MORVAN. Et bien ce sera pour une autre fois !

     recen(recensement -AD22 - famille LE LIRZIN)   

      recen1

           (recensement -AD22 - famille LE LIRZIN)

     

    ********************

    Jean Louis LIRZIN et Barbe LE MORVAN sont les sosa 80 et 81 de Ronan (branche paternelle).

    Je suis toujours à la recherche du lieu et de la date de décès de Barbe LE MORVAN . Je pense qu'il s'est produit entre 1896 et 1909, dans la région de Ploëzal. Il semble absent des bases de données. 

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

    pour me contacter : marielle.le-goff@wanadoo.fr


  • Commentaires

    1
    Mercredi 28 Novembre 2018 à 22:43
    Sébastien

    Encore merci Marielle pour ce moment de lecture du soir ! Toujours avec humour!

    Bravo pour le Xylocope ! il fallait le trouver!

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