• K comme KERAMBRUN François de Hengoat

    Le duo composé de Pétronille et de Jeanne vient de s’asseoir.

    Un homme est déjà debout. Il doit avoir une soixantaine d’années. Il est impatient de prendre la parole.

    En plus il n’a pas l’air commode. Non, je me trompe, il semble plutôt être contrarié, grandement contrarié même…….j’espère que ce n’est pas à cause de moi, quoique, je ne vois pas ce que j’ai pu faire …..ou ne pas faire.

    « Bonjour Marielle !

    Je suis le sosa 270 et je me situe à la 9ème génération de l’arbre de Ronan.

     Je suis venu te rencontrer pour une seule et unique raison.

    Je suis venu pour  défendre mon honneur !

    Ébranlée par la tournure de la conversation je ne peux m’empêcher de lui rétorquer :

    « J’ignore sincèrement ce qui t’amène, aussi je te propose dans un premier temps de te présenter et de me parler de ta famille »

    Après avoir pris le temps de réfléchir quelques secondes, il m’informe de son accord d’un hochement de tête.    

    « Je m’appelle François KERAMBRUN. Je suis né vers 1740 dans la petite commune d’Hengoat.

    Je suis un des sept enfants de Gilles KERAMBRUN et de Marguerite OLLIVIER.  Ils se sont mariés à Pleudaniel le 22 février 1716.

    Nous vivions à Hengoat et c’est dans cette commune que j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse.

    Le 05 octobre 1769, devant nos deux familles, Marie LE BERVET et moi nous échangions nos vœux de mariage.   

    Marie était la fille de Jean LE BERVET et de Françoise ANDRE.

    Elle me donnera cinq enfants, trois garçons et deux filles.

     C’est ma fille Jeanne qui deviendra l’ancêtre de Ronan en épousant  Etienne DUVAL.

    Voilà ce qu’a été ma vie, Marielle, une vie de famille simple mais heureuse.

    Aussi, je ne peux pas admettre ce qui se dit sur moi.

    J’ai toujours eu bonne réputation. Je ne suis pas un cas ! Et je n’ai jamais été barré !

    Je ne sais pas qui a fait courir cette rumeur !

    Mais si je le trouve, je te jure qu’il va passer un mauvais quart d’heure. Il va regretter d’être né !

    C’est pour cela que je dois laver mon honneur !

    M’accuser d’être barré, c'est-à-dire fou, m’est insupportable !

    Je pense être victime d’une machination.

    Je compte donc sur toi , Marielle,  pour faire éclater la vérité.

    François KERAMBRUN n’est pas un cas barré ! »

    KERAMBRUN cas barré, KERAMBRUN cas barré, les mots tournent dans ma tête, ça me dit quelque chose, oui mais quoi ?.....faut que je me concentre ……je ferme les yeux…

    Et tout d’un coup ça me revient, mais oui ! bien sûr ! le cas barré de François c’est le K barré de son nom de famille ! Le fameux K barré breton ! 

    Je me retiens d'éclater de rire ....

    Le K barré est une particularité bretonne. C’est une abréviation qui se lit Ker.

    On écrira donc KERAMBRUN de la façon suivante µAMBRUN.

    Mes explications viennent de faire un heureux.

    Et c’est un François en larmes, mais soulagé d’un énorme poids, qui vient de me tomber dans les bras.    

    K comme KERAMBRUN François de Hengoat

     

    Extrait de l'acte de mariage de  François KERAMBRUN et Marie LE BERVET en 1769 

    ***************************

    Jean LE BERVET et Françoise ANDRE sosa 542 et 543 de Ronan (côté paternel)

    François KERAMBRUN et Marie LE BERVET sosa 270 et 271 de Ronan  (côté paternel)

    Jeanne KERAMBRUN et Etienne DUVAL  sosa 134 et 135 de Ronan  (côté paternel) 

     

    Pour en savoir plus sur le K barré :  

    http://www.drouizig.org/index.php/fr/dafar-fr/typographie/300-le-k-barre

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF


  • Commentaires

    1
    Jeudi 14 Novembre 2019 à 15:11
    Sébastien

    Je ne suis pas un cas barré ! Très drôle !

    En tout cas, ces rencontres sont toujours un plaisir de lecture !

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