• L comme LE FICHANT Jean de Ploëzal

    Les rires des uns s’éteignent, les larmes des autres sèchent, le silence petit à petit se fait dans la salle. Toute l’assemblée est prête et attend avec impatience le prochain récit.

    Un chapeau noir entre les mains, un homme aux cheveux et à la barbe poivre et sel se lève et me fixe droit dans les yeux.

    « Bonjour Marielle !

    Je suis Jean LE FICHANT , je demeure à Pommerit-Jaudy, et je viens te parler de ma mort ! »

    A mon air surpris, il se reprend :

    «Enfin avant de mourir, je vais commencer par naître.

    Je suis né le 28 décembre 1704 à Ploëzal.

    Mes parents étaient Yves LE FICHANT et Anne LE BEAUDOUR.

    Ils se sont mariés à Ploëzal le 13 juillet 1700. J’ai une sœur aînée, Jacquette.

    J’ai deux ans lorsque mon père meurt, je ne l’ai donc pas connu.

    Ma mère se remariera avec Laurent SECHAN en 1711. Deux demi-frères, Guillaume et Pierre, vont naître de cette union en 1715 et 1717.

    Le 17 juillet 1731 j’épouse à Pommerit-Jaudy, la veuve de François COUALLAN, Charlotte Julienne OLLIVIER- HENRY. 

    Elle est la fille de Michel OLLIVIER-HENRY et de Renée LE GOFF de Ploëzal.

    Nous vivons dans la commune de Pommerit-Jaudy.

    Ensemble nous aurons deux filles, Anne et Jeanne.

    Hélas ! Elles perdent leur mère et moi mon épouse, le 23 décembre 1755. Charlotte avait 61 ans.

    Quatre ans plus tard, j’ai la grande joie de conduire mes filles à l’autel. Elles se marient la même année.

    Jeanne épouse René GOURIOU à Pommerit-Jaudy le 13 février 1759.

    Anne épouse François LE BRETON le 27 novembre 1759 dans la même commune.

    Deux mariages à organiser la même année, mes finances s’en sont ressenties.

    Mais faut ce qu’il faut pour établir ses filles.

    Cultivateurs comme moi, mes deux gendres étaient de bons partis. Mes filles ne manqueront de rien !

    Le 14 mai 1775, mes gendres prévenus par François DEMOINE le garçon meunier du moulin du Jaudi  me retrouvent pas loin d’un champ nommé Le Fourmantal près du ruisseau nommé Goas en Haie sur la commune de Pommerit-Jaudy.

    Enfin, ils ne trouvent  qu’une coquille vide…… Un cadavre……mon cadavre.

    Tous se demandent ce qui a pu m’arriver et moi aussi d’ailleurs !

    J’ai une sensation bizarre, je suis là sans y être.

    Je n’en reviens pas de me voir allongé de tout mon long sur le ventre, le nez dans la terre.

    Mon chapeau noir a roulé sur le chemin.     

    Mes gendres, François et René, attendent les autorités.

    Je comprends vite qu’ils ne me voient pas. Je ne peux pas communiquer avec les vivants.

    Mais plusieurs personnes à cheval viennent de mettre pied à terre.

    Des magistrats de la juridiction de la baronnie de Roche-Jagu ainsi que deux chirurgiens de Pontrieux  et même un traducteur, car nous ne parlons que breton, sont mandatés pour effectuer la levée de mon cadavre.

    Ces messieurs chirurgiens vont m’examiner sous toutes les coutures afin de s’assurer que je n’ai pas été occis par un tiers.

    Je n’ai pas été assassiné !  C’est une mort naturelle……j’ai 71 ans.   

     Finalement, ma date de décès est  fixée au 12 mai 1775 et je suis inhumé le 14 mai suivant.

    Anne et Jeanne, mes filles, René et François mes gendres ainsi que plusieurs notables de Pommerit-Jaudy assistent au convoi.

    Je suis Jean LE FICHANT,  sosa 518 de la 10ème génération de l’arbre familial de Ronan »
     
     

    L comme LE FICHANT Jean de Ploëzal

     Acte de décès de Jean LE FICHANT 1775

    ***********************

    Jean LE FICHANT et Charlotte Julienne OLLIVIER-HENRY sont les sosa 518 et 519 de Ronan (côté paternel)

    François LE BRETON et Anne LE FICHANT sont les sosa 258 et 259 de Ronan (côté paternel)

    René GOURIOU et Jeanne LE FICHANT sont les sosa 260 et 261 de Ronan (côté paternel)

    Source : Corail- net/Transcription de la découverte du cadavre de Jean LE FICHANT. 

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF 


  • Commentaires

    1
    Jeudi 14 Novembre 2019 à 21:59
    Sébastien

    Dans cette grande assemblée, Jean LE FICHANT nous raconte la découverte de son cadavre et la levée de son corps ! A priori, cela ne l'émeut pas ! Toujours un plaisir de lire les témoignages de tous ces ancêtres !

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