• Je viens de terminer mon ménage. Il  va falloir que je pense à mon billet pour la lettre O du Challenge AZ. J'ai plusieurs pistes mais n'ai encore rien décidé.

    En attendant, je vais m'accorder une petite heure de lecture. J'ai reçu il y a quelques jours " Mon oncle de l'ombre" le livre écrit par Stéphanie Trouillard. J'ai hâte de lire l'enquête menée sur ce maquisard breton.

    Mais je n'ai même pas le temps de m'installer confortablement pour cette lecture que déjà on sonne à la porte. Cela me surprend assez car l'entrée de mon immeuble est filtrée par un digicode. 

    Un coup d’œil dans le judas de la porte me fait découvrir un militaire qui ne m'est pas inconnu. C'est donc sans appréhension que j'ouvre .

    "Bonjour Marielle ! Je suis Olivier Pierre Marie MARCHADOUR, ton grand-oncle, le frère de Barbe, ta grand-mère. 

    - Bonjour Tonton, je t'en prie entre. C'est gentil de venir me proposer de l'aide pour la lettre O cher Tonton Olivier, mais j'ai déjà écrit sur toi il y a trois ans à l'occasion du Challenge AZ de 2015.   

    - Ne t’inquiète pas, j'ai encore bonne mémoire malgré mon grand âge. Mais toi tu as oublié que tu devais terminer ton enquête sur moi.

    Si tu te souviens bien, il te manquait un document important à consulter en 2015, ma fiche de Registre Matricule. Il paraît que ce document est maintenant disponible en ligne. Faudrait quand même que tu m'expliques un jour ce que vous entendez par "en ligne" car moi je ne connais que la ligne de pêche. 

    En entendant cela, je me suis précipitée sur mon micro portable. En quelques clics et grâce aux travaux du Centre Généalogique du Finistère dont je suis adhérente, j'ai devant les yeux la fameuse fiche dont me parle mon grand-oncle.

    Ensemble, nous étudions le document. Puis Tonton Olivier reprend la parole.

    " Alors pour résumer , je suis né à Cosquérou en Telgruc à  le 5 juillet 1891. Je suis le quatrième et dernier enfant de Magloire MARCHADOUR et de Marie Jeanne BOUSSARD. 

    J'ai une soeur, Barbe Marie née en 1886 qui deviendra ta grand-mère en épousant Alain Marie BATHANY en 1907.

    Une autre soeur est née en 1887 mais est décédée le jour de sa naissance. 

    Mon frère Hervé Corentin est né en 1888, il épousera Marie Jeanne LE CORRE en 1913.

    En 1912, je dois m'acquitter de mes obligations militaires. Le 9 octobre 1912, je suis incorporé pour 3 ans dans l'armée d'active. Je suis affecté au 35ème Régiment d'Artillerie. Le 9 novembre 1913, je deviens Maître Pointeur, cette distinction m'honore tout particulièrement.  

    Puis en 1914, la déclaration de la guerre vient me surprendre comme beaucoup de mes camarades. Le 2 août 1914, je pars pour le front.

    Le 16 juin 1915, je suis blessé par l'explosion d'un obus de 75. Je les connais bien ces obus, j'en ai expédié plus que ma part sur les lignes ennemies.

    Ma blessure est sérieuse, mon œil a bien souffert. Les médecins ne pourront pas le sauver. Je vais subir une énucléation de l’œil.

    Tiens c'est amusant d'après le Registre Militaire j'ai perdu l’œil droit et d'après le Journal Officiel c'est l’œil gauche.

    Enfin ce qui est certain c'est que j'en ai perdu un et qu'une pension militaire me sera bientôt versée pour cette blessure. 

    Un an plus tard, je me marie.

    J'épouse Marie Anne LE BORGNE le 18 juin 1916 à Telgruc. Et oui ! Cela te fait sourire un borgne qui épouse une demoiselle LE BORGNE ! 

    Le 12 novembre 1916, notre fille Marie Anne naît à Brest, où je suis ouvrier à l'Arsenal.  En 1938, elle épousera François POSTIC.  

    Voilà avec tout cela , tu vas pouvoir compléter le billet de 2015" 

    La-dessus, mon grand-oncle s'en est allé heureux d'être le héros d'un deuxième billet. 

    OLIVIER

       (Ollivier Pierre Marie MARCHADOUR - 1891- 1977)

    oli 

    ***************************

    Olivier Pierre Marie MARCHADOUR est le frère de Barbe Marie MARCHADOUR épouse BATHANY l'arrière-grand-mère et sosa 15 de Ronan    

    Lien vers le billet du Challenge AZ 2015 sur Olivier Pierre Marie MARCHADOUR

     

    mar

    Je viens de réaliser que c'est certainement Tonton Oliver qui se trouve sur la gauche de cette photo. (œil gauche manquant et forme des oreilles).  J'espère qu'un jour des cousins pourront confirmer cette hypothèse et également me dire qui sont l'homme au chapeau et celui à la coupe en brosse. C'est une des photos de mariage de mes parents.      

     

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

    Pour me contacter :

    marielle.le-goff@wanadoo.fr


    1 commentaire
  • " Je n'en reviens pas, je passe de pièce en pièce et pas un seul crucifix, donc je ne risque pas de trouver de brin de buis. Quel dommage !

    Oh ! Dieu soit loué une petite statuette à l’effigie de Saint Ronan !"

     Je viens de voir une religieuse apparaître dans ma salle de séjour.

    Je m'apprête à l’interpeller lorsque je réalise que Jean Michel est également présent dans la pièce. Je risque de l'effrayer s'il me voit parler à une personne invisible. Enfin, l'effrayer c'est pas sûr, il va surtout se dire que je suis bonne à enfermer....   

    Jean Michel étant hypnotisé par sa tablette, je réussis, à force de gestes, à attirer l'attention de ma visiteuse et à lui faire comprendre que nous serons bien mieux dans ma chambre.

    Je me demande qui elle peut être, je n'ai aucun indice.

    En plus, difficile de constater une éventuelle ressemblance familiale à cause de sa guimpe qui ne laisse apparaître que l'ovale du visage.

    J'allume la télé afin que le son couvre nos deux voix. Nous nous asseyons sur le lit comme deux copines prêtes à papoter de tout et de rien.

    Finalement, elle me paraît intimidée. Je prends donc la décision d'engager la conversation. 

    "Mets-toi à l'aise. Ici nous ne serons pas dérangées. Tu vas pouvoir me parler de toi mais surtout me dire qui tu es. Car pour le moment, pour moi c'est un mystère. 

    - Marielle, tu connais déjà un peu ma famille. Tu as rencontré ma demi-soeur Marguerite y a quelques jours, d'ailleurs elle te transmet son meilleur souvenir. 

    Je m'appelle Catherine LE FORESTIER, on me connaît aussi sous le prénom de Marie Catherine.

    Je suis née à Pommerit-Jaudy, le 14 juin 1820. Deux ans avant moi, ma soeur avait vu le jour. 

    Nos parents étaient cultivateurs, notre père était Jean Marie LE FORESTIER et notre mère Anne GOURIOU.

    Ils se sont mariés le 17 juillet 1817 à Pommerit-Jaudy.

    Je n'ai jamais connu mon père.

    Ma mère était enceinte de 6 mois lorsque mon père est mort.

    Il est mort au mois de mars , le 7 mars 1820, et moi je suis née le 14 juin.

    Je suis donc une enfant posthume.

    J'ai cinq ans quand maman est demandée en mariage par Jean Marie LE GONIDEC. Ils se marient le 1er octobre 1825 à Pommerit-Jaudy. J'ai donc un beau-père ou encore comme on dit un parâtre.

     Le 7 juillet 1827, c'est avec joie que j'accueille une nouvelle petite soeur, Marguerite. c'est elle que tu connais. Le 20 juillet 1828, c'est Jeanne Yvonne qui viendra agrandir notre fratrie.

    Mais nous n'allons pas tarder à être séparées. Anne, notre maman, décède à 33 ans , le 30 juillet 1829. 

    J'ai  9 ans lorsque maman meurt.

    Orpheline, je suis certainement confiée à des membres de ma famille. Peut-être même à Jean-Marie Gouriou, le frère de ma mère qui est vicaire. 

    C'est peut-être pour suivre son exemple ou parce-que la vie monacale m'attire tout particulièrement, qu' après une période de postulat, je demande à faire mon noviciat au sein de la Communauté des soeurs de la Croix de Montbareil à Guingamp (22).

    Hélas, mon rêve de rejoindre à part entière la communauté des soeurs de la Croix sera brisé le 30 mai 1843.

    Je quitte cette vie à 23 ans. Mon acte de décès indiquera un prénom en plus, celui de Marie, je l'ai peut-être pris en hommage à notre Sainte Vierge, mère de Dieu."

     Nous sommes restées quelques instants sans rien dire, à nous observer.

    Puis, pendant plus d'une heure nous avons parlé de nos différentes croyances ainsi que de l'évolution de l'Eglise.

    Nous nous sommes quittées, en nous promettant, un jour, de reprendre cette passionnante conversation.

    dc

    (Acte de décès de Marie Catherine LE FORESTIER - 30/05/1843- Guingamp) 

     

    **************           

    Marie Catherine LE FORESTIER est la petite-fille de Raoul GOURIOU et de Marie Yvonne LE CLECH, sosa 306 et 307 de Ronan (branche paternelle) 

     

     Marielle BATHANY-LE GOFF

    Pour me contacter :

    marielle.le-goff@wanadoo.fr   


    votre commentaire
  • Trois heures de réunion, une heure de danse country, quinze minutes de marche jusqu'à la gare de Versailles, me voilà enfin installée dans le train, je suis épuisée .

    Au moins le train est à l'heure. Dans dix minutes, je serai à Saint Cyr, il m'en faudra encore dix pour rentrer à la maison.

    Ce soir, je suis claquée, je crois bien que je vais reporter l'écriture du M pour pouvoir profiter d'une bonne et longue nuit de sommeil. Je me rattraperai demain.

    "Et quoi encore ? Je ne suis pas d'accord ! Il est hors de question que tu ne tiennes pas tes engagements. Aujourd'hui c'est mon jour ! Il est pour moi le M. Tu n'as pas le droit de me faire ça ! "

    Je découvre près de moi, un petit monsieur visiblement en colère, et après moi en plus ! Le retour à la maison risque d'être mouvementé.

    J'ai l'impression de connaître cette personne, il me fait penser à Pépé Yves LIRZIN, la ressemblance est frappante. 

    "Encore heureux qu'Yves me ressemble, me dit mon voisin, c'est mon fils, manquerait plus qu'il ressemble au facteur !"

    Le bonhomme est remonté comme un coucou , je n'ose plus penser vu qu'il lit dans mon esprit comme un livre ouvert.

    "Bon, bon j'y suis peut-être allé fort, excuse-moi Marielle, je suis là pour t'aider, je sais ce que c'est d'être fatigué après une journée de travail.

    Mais ce billet publié sur ton blog est important pour moi.

    Tiens ! j'ai une idée !

    J'ai remarqué que le rectangle plat que tu appelles iphone te servait aussi à écrire parfois. Je vais donc te dicter ton billet. Cela te fera gagner un temps précieux."

    Heureuse de ne plus être l'objet de sa colère, j'ai accédé à sa demande.

    "Je suis prête pour ta dictée François Marie !

    - Tu te souviens de mon prénom Marielle, bravo ! un bon point pour toi !

     Tu as bien devant toi François Marie LIRZIN. Je suis né à Plouëc (22) le 13 février 1895.

    Mes parents sont Yves Marie LIRZIN et Marie Caroline GEFFROY. Mon père était sabotier à Plouëc. Six enfants naîtront de leur union, quatre filles et deux garçons.    

    En 1914, j'ai 19 ans.

    Je suis incorporé le 18 décembre 1914 comme soldat de 2ème classe.

    Le 26 février 1915, je rejoins la 12ème section d'infirmiers militaires.

    Le 19 octobre 1916, je suis évacué du front, je ne suis pas blessé mais malade.

    On me diagnostique une infection des vertèbres par le microbe de la tuberculose, c'est le mal de Pott.

    Je vais passer par les hôpitaux de Lyon et d'Orléans avant de me retrouver de nouveau à Saint Brieuc.

    Les médecins admettront que ma maladie est due aux fatigues de la vie militaire. Je suis dans un premier temps réformé temporairement. Je suis rayé des contrôles le 13 février 1918. La réforme définitive interviendra le 19 juin 1920.

    Le 24 septembre 1919, j'épouse Eugénie TILY.  Notre premier fils, Louis Marcel est né depuis le 20 juillet dernier. Nous aurons cinq enfants. Ton Pépé Yves sera le quatrième. 

    J'exerce le métier d'ouvrier agricole.   

    Le 5 septembre 1933, je vais perdre ma femme. 

    L'année suivante, je vais être condamné à un mois de prison avec sursis pour "coups". Je ne t'en dirai pas plus aujourd'hui sur cette affaire, tu auras bien l'occasion de chercher "le pourquoi du comment".

    J'ai 43 ans lorsque je me décide à me remarier. J'épouse à Plouëc, le 6 juillet 1938, Marie Francine LE PAGE. Elle a 48 ans. Nous allons demeurer à Landébaëron (22). 

    Je meurs le 15 février 1956 à Landébaëron, j'ai 61 ans.

    Voila c'est la fin de mon histoire, tu as tout noté j'espère ! Je crois bien que le train ralenti, tu es bientôt arrivée Marielle ! Moi aussi je vais rejoindre les miens. 

    - François, je te promets de publier ce soir le billet que tu as dicté."

    Il m'a remercié puis est reparti comme il était venu.

    J'ai alors réalisé que je venais d'écrire un billet en moins de 10 minutes.

    doc1

    (extrait registre matricule - Archives Départementales 22)    

    doc2

    (extrait registre matricule - Archives Départementales 22)   

     

    ***************

     

    François Marie LIRZIN et Eugénie TILY sont les sosa 20 et 21 de Ronan.

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

    pour me contacter : marielle.le-goff@wanadoo.fr 


    votre commentaire
  • Depuis plus d'une heure, je passe en revue les recensements de Plouha (22). Je cherche a retrouver les enfants d'Anne GOURIOU, la piste d'un oncle et d'un frère, prêtres à Plouha m'a conduit dans cette commune. 

    Je consulte les documents de l'année 1881, lorsqu'une voix s'élève près de moi, et en même temps je découvre dans mon champ de vision un doigt de femme âgée tapotant l'écran de mon ordinateur.

    "Regarde, je me suis trouvée, c'est moi sur cette ligne : ménage 44 , maison 47 , au bourg, chef de maison , propriétaire, 53 ans et née à Pommerit-Jaudy (22). Pas de doute c'est vraiment moi !"

    Je quitte des yeux le registre pour examiner de plus près ma visiteuse. Elle est beaucoup plus âgée que les 53 ans qu'elle affiche sur l'écran. J'ai devant moi une jolie petite grand-mère qui semble très intéressée par mes recherches.

    " Excuse-moi ma chère Marielle, ma curiosité me fait manquer tous mes devoirs, je n'ai même pas penser à te dire bonjour.

    Je suis incorrigible mais tes recherches me passionnent.

    Et pas que moi d'ailleurs, si tu pouvais entendre, dans l'arbre de Ronan, le ramdam que produit chaque billet publié sur ton blog. Viens que je t'embrasse. Tu as compris qui j'étais ?      

    - Mais oui Marguerite, une des filles d'Anne GOURIOU car elle avait épousé en deuxième noces un LE GONIDEC.     

    - Oui, Anne GOURIOU, ma mère était veuve lorsqu'elle a épousé mon père.

    Les parents de ma mère étaient Raoul GOURIOU et Marie Yvonne LE CLECH. Ils habitaient Pommerit- Jaudy. Ils y étaient cultivateurs, puis rentiers.

    Sept enfants sont nés de leur union, Jeanne dont ta famille descend, Anne qui était ma mère et Jean Marie qui aura une certaine importance dans ma vie.

    Ma mère a épousé son premier mari à Pommerit-Jaudy, le 17 juillet 1817. Il s'appelait Jean Marie LE FORESTIER.

    Deux filles vont naître de ce mariage, Marie Jeanne le 8 septembre 1818 et  Catherine le 14 juin 1820.

    Mes grandes soeurs ne connaîtront pas leur père , il décède le 7 mars 1820, trois mois avant la naissance de Catherine.

    Cinq ans plus tard, maman épouse papa. Elle épouse Jean Marie LE GONIDEC le 1er octobre 1825 toujours à Pommerit-Jaudy. Il a 22 ans , elle en a 29.

    Je vais naître le 7 février 1827, ils me nomment Marguerite. L'année suivante, le 20 juillet 1828, ma petite soeur Jeanne Yvonne vient au monde.

     Ma petite soeur et moi n'allons pas connaître notre maman, elle s'éteint le 30 juillet 1829, un an après la naissance de ma soeur. Elle avait 33 ans.

    Mon père, veuf, reste avec quatre enfants de moins de 10 ans, dont deux qui ne sont pas à lui. Mes grandes soeurs seront placées chez des membres de la famille. Je te laisse le soin de retrouver leurs traces. 

    Ma soeur Jeanne Yvonne va mourir à cinq ans, le 1er juillet 1834.

    Mon père va se remarier avec Marie Yvonne CATHOU le 21 février 1832 à Hengoat (22).

    Bientôt, j'aurai une soeur et quatre frère de plus.

    Je ne me suis jamais mariée. Pourtant je n'ai jamais vécu seule.

    J'ai vécu entourée de ma famille.

    Pendant de nombreuses années, j'ai tenu la maison de mon oncle Jean-Marie GOURIOU le jeune frère de Maman, qui était vicaire. Puis, je l'ai accueilli chez moi ainsi que mes nièces Marie Yvonne TILLY et Marie Françoise LE GONIDEC. 

    J'ai vécu la plus grande partie de ma vie à Plouha (22).

    J'y suis morte le 14 mai 1903 à 76 ans, après une vie bien remplie.

    Je vois que tu te poses encore beaucoup de questions, tes recherches ne sont pas encore terminées et tant mieux d'ailleurs. Cela me permettra de revenir t'aiguiller . Je ne te dis pas adieu juste à bientôt."

    Et ma Marguerite s'est envolée vers d'autres contrées. Et moi je suis toujours devant mes recensements.

    J'ai pistée cette petite grand-mère depuis ses 19 ans jusqu'à sa mort à Plouha c'est à dire de 1846 à 1903. Va maintenant falloir que je m'attaque à la période précédente. Je dois aussi retrouver ses demi-soeurs  LE FORESTIER. J'ai du pain sur la planche !

      recen

    (Recensement 1881 - Plouha - 22 -extrait - Archives des Côtes d'Armor)

    ***********************

    Marguerite LE GONIDEC est  la petite-fille de Raoul GOURIOU et Marie Yvonne LE CLECH, les sosa 306 et 307 de Ronan (branche paternelle)

     

    Marielle BATHANY - LE GOFF

    pour me contacter : marielle.le-goff@wanadoo.fr   


    votre commentaire
  • Les pommes de terre sont épluchées, les carottes également.

    Plus qu'à couper en morceaux, pas trop gros les morceaux. Et hop ! je les place dans l "Easysoup" , je recouvre d'eau, avant de fermer je n'oublie pas d'ajouter un "kub or".

    Je branche l'appareil.

    Dans vingt minutes, ma soupe sera prête. Je ne regrette pas d'avoir suivi les conseils de ma copine Sylviane et d'avoir investi dans cet appareil. Il me fait gagner un temps fou et en plus m'a réconcilié avec la soupe faite maison.

    "Une soupe en vingt minutes, tu te moques de moi Marielle ?"

    Une jeune femme , portant une coiffe finistérienne est plantée au milieu de ma cuisine, mains sur les hanches.

    "- Je serais bien curieuse de voir le résultat, tes légumes seront loin d'être bien cuits. Moi ma soupe, elle devait mitonner pendant des heures sur le feu.

    - Depuis ton époque , les maîtresses de maison ont vu arriver le fourneau à bois , la gazinière, la cuisinière électrique , la cocotte-minute , le cookéo et bien d'autres appareils ménagers. Et heureusement d'ailleurs, cela nous a bien simplifié la vie.      

    - Je n'ai jamais eu besoin de tout cela, je cuisinais dans l’âtre. Mais je serais bien curieuse de la goûter ta soupe. En attendant , en vingt minutes , j'ai largement le temps de te parler de moi.

    Comme tu l'as deviné à ma coiffe, je suis bien finistérienne. Je suis de la famille de ta mère. Je m'appelle Clémence KERSPERN.

    Je suis née le 30 brumaire de l'an 14 de la République ou si tu préfères le 21 novembre 1805 à Telgruc (29).  

    Alors que le Directoire gouverne la France, mes parents, Maurice KERSPERN et Anne GELEBART se marient à Telgruc (29) le 22 février 1797. Ils auront bientôt cinq enfants, mais seulement quatre vont survivre.

    J'ai donc deux frères, Etienne et Thomas et une soeur Marie Claudine, je suis la troisième.

    Mes parents étaient cultivateurs dans le quartier de Lespiquet. 

    Etienne épousera Marie Anne LE BOURVON,  Mairie Claudine deviendra Madame Yves LE MOUDENNER et Thomas se mariera avec Françoise LE MEVEL.

     Moi aussi, je vais me marier, le même jour que ma soeur Marie Claudine d'ailleurs.

    J'ai 21 ans lorsque j'épouse Jean GOURMELEN le 27 janvier 1826 à Telgruc (29).

    Nous sommes installés comme cultivateurs dans le quartier de Quinivel à Telgruc. 

    Notre premier enfant Etienne naîtra à la fin de l'année, le 4 décembre 1826.

    Puis viendront Philippe en 1828, Thomas en 1829, Marie Anne en 1831 et Anne en 1833.

     Je n'ai pas eu la chance d'élever mes enfants. Je meurs le 8 février 1834. J'ai trente ans. Mon aîné Etienne n'a pas encore huit ans et ma petite dernière a un peu plus de quatre mois.

     Mes filles ne vont pas tarder à me rejoindre. Marie Anne décède sept mois plus tard, le 30 septembre 1834. Ma petite Anne, décédera l'année suivante le 24 avril 1835.

    En un peu plus d'un an, mon pauvre Jean a vu disparaître la moitié de sa famille.

    Lui non plus ne va pas résister. Il va suivre notre fille Anne onze jours plus tard, le 5 mai 1835. 

    Depuis 1832, une épidémie de choléra s'était abattue sur le Finistère. En 1835 on parlait même de cas de variole.

    Nos trois garçons sont orphelins , heureusement que mes parents sont encore en vie , ils vont pouvoir veiller sur nos trois petits.

    Je crois bien que les vingt minutes sont passées, tu vois c'était suffisant pour te raconter ma vie. Alors on la goûte cette fameuse soupe ?" 

    C'est avec plaisir que j'ai servi un bol de soupe à ma visiteuse. Le verdict ne s'est pas fait attendre.

     "- Mais elle est délicieuse, franchement elle est magique ta machine à soupe. Je pense que ta mère sera heureuse de savoir que tu sais faire une soupe aussi bonne. A mon retour, ma première visite sera pour elle. D'ailleurs, je te dis au revoir car il est grand temps que je me sauve." 

    dc

    (Acte de décès de Clémence KERSPERN - 08/02/1834)

    *********************

     

    Jean GOURMELEN et Clémence KERSPERN est les sosa 116 et 117  de Ronan (branche maternelle)

     

    Marielle BATHANY-LE GOFF

    Pour me contacter : marielle.le-goff@wanadoo.fr 


    1 commentaire