• Le champignon N nous expédie vers une nouvelle destination. La cabine s'immobilise au milieu d'un petit bois. Il fait déjà bien nuit et aucun réverbère dans le coin. Nous sommes au beau milieu d'un petit village.

    Un superbe clair de lune éclaire une jolie église située un peu plus loin. Je reconnais sans peine le lieu. Ce petit bois était le lieu de rendez-vous de ma petite bande d'amis il y a au moins trente-cinq ans. Mais ce soir, il manque la table de pique-nique en bois autour de laquelle nous nous retrouvions pour refaire le monde. Mes amis ne sont pas encore nés. Moi non plus d'ailleurs, ça me donne le vertige tout d'un coup.

    Mais je me reprends vite, j'ai trop à apprendre...

    Nous sommes donc à Runan (22). C'est un petit village connu pour l'église Notre Dame de Runan qui appartenait à l'origine aux Templiers. Cette église est classée aux Monuments Historiques.

    N comme enfant Naturel né à Noël

    (Eglise de Runan - Côtes d'Armor)

    Nous entendons des chants religieux s'élever de l'église, les voix sont nombreuses, les chants sont magnifiques.  Nous pénétrons dans l'église. Toute la population de Runan, unie dans une même ferveur, chante pour fêter la naissance de l'enfant né à Bethléem. Minuit Chrétien résonne à mes oreilles, je n'ai jamais rien entendu d'aussi beau....

    Cette douce nuit de Noël, est spéciale à plus d'un titre pour Marie-Noëlle LE MOUHER. Marie Noëlle, entourée de son mari et de ses enfants, chante de tout son cœur. 

    Elle partage le même jour d'anniversaire que le petit Jésus. Chaque année, c'est un sujet de plaisanterie entre Alexandre RAOUL, son époux et leurs enfants.

    D'ailleurs, ils ne vont pas tarder à sortir de l'église, la messe est sur le point de s'achever. Les familles vont bientôt rejoindre leurs pénates. Les enfants sont excités, ce soir il y aura du fricot à la maison, et certainement des sucreries.

    Marie Noëlle contemple avec tendresse sa petite tribu. Elle ne regrette pas d'avoir accepté la demande en mariage d'Alexandre RAOUL. Ils se sont dit oui pour la vie le 24 octobre 1877 à Runan, il avait 32 ans et elle 28.

    Alexandre, lui a donné 9 beaux enfants, cinq garçons et 4 filles.

    Créer un jour une vraie famille était son rêve, et aujourd'hui, elle en a une. Au moins ses enfants, ne seront jamais montrés du doigt . Comme elle, elle l'a été enfant. C'était comme si son statut d'enfant naturel était gravé sur son front. Aujourd'hui, elle se rattrape et panse les plaies du passé à travers ses enfants. Elle est heureuse.

    Elle se sent bénie, bénie par cet enfant Jésus, né comme elle un 25 décembre et né d'un père bien mystérieux, un peu comme elle qui n'a jamais connu le sien......

    Les RAOUL sont rentrés chez eux, le père ferme la porte. A travers une fenêtre, Ralg et moi, apercevons la famille à table.

    Avant de faire honneur au repas préparé avec amour par Marie Noëlle, les enfants, sous l’œil attendri des parents, récitent en cœur le bénédicité.

    Nous sommes le 25 décembre 1895, Ralg et moi, nous nous souhaitons mutuellement un Joyeux Noël............et cela me fait rire car hier et même ce matin, j'étais fin mai .....2017

    N comme enfant Naturel né à Noël

    (Marie Noëlle LE MOUHER / 1848 - 1924) 

    (Source photo familiale Alain RAOUL)

     

    *****************

    Alexandre RAOUL et Marie Noëlle LE MOUHER sont les sosas 36 et 37 de Ronan (côté paternel)

    Informations sur Runan :

     http://www.infobretagne.com/runan-eglise.htm

    http://www.lavieb-aile.com/article-la-maitresse-vitre-de-l-eglise-de-runan-22-123343694.html

     

    Marielle BATHANY - LE GOFF

     

     

     

      

     

          

     

       

     

     

     


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  • Nous sommes déjà à la moitié de notre périple dans le passé, j'ai une drôle d'impression, j'ai un peu de mal à la définir.

    J'ai la sensation d'avoir vécu plusieurs vies, c'est comme si mon esprit en se connectant aux esprits des membres de ma famille avait aspiré une partie d'eux en même temps que leurs souvenirs.

    Ma soeur Ida va pouvoir dire de moi "Encore une qui est plus vieille que sa grand-mère !"

    Et oui Ida ! si ça continue, c'est pas à mémé Barbe ou mémé Augustine que je vais m'arrêter !

    C'est donc avec ce nouvel objectif que, sous l’œil amusé de Ralg, je fonce appuyer sur le champignon M.

    La cabine se pose à Pontrieux (22). Nous sommes le 3 octobre 1800 et c'est jour de marché à Pontrieux.

    Et il y a foule, comme tous les vendredis .

    M comme Marché de Pontrieux

    La place du marché en Bretagne - Carpentier Renée 

    Une voiture tirée par un cheval vient d'arriver du village voisin de Ploëzal. Jean Joseph GOURIOU accompagné par Anne LE BRETON son épouse, tire sur les rênes de son cheval pour l'immobiliser.

    Comme chaque semaine, il attache son cheval à un anneau fixé au mur de l’hôtel de la Grande Maison tenu par la veuve GUERIN. Jean Joseph remarque que trois montures sont déjà attachées aux autres anneaux. Il ne reconnaît pas les bêtes, pourtant il connaît presque tous les cavaliers de la région.  

    Anne va faire le marché, elle a promis de ramener quelques douceurs à leurs quatre enfants . Elle doit aussi acheter quelques coupons de tissus, elle compte demander à la couturière de Ploëzal de confectionner de nouvelles robes pour Marie et Marie-Anne. Il va falloir également s'occuper du trousseau des garçons. Yves et François, ont beaucoup grandi en quelques mois.

    Après les achats, elle passera prendre un café chez une amie puis elle rejoindra son mari devant l'hôtel.

    Jean Joseph, va rejoindre ses amis du côté de la vente des volailles et bestiaux . Il compte acheter une dizaine de poules. Il faut bien réparer les dégâts qu'un goupil a fait dernièrement. Pas certain que ce soit un renard à quatre pattes d'ailleurs. Il a parlé de goupil pour ne pas inquiéter Anne et les enfants. Dès ce soir, ses trois domestiques et lui vont exercer une surveillance. D'ailleurs, il ne faut pas qu'il oublie de passer chez l'armurier.

    Jean Joseph GOURIOU (1766-1809) et Anne LE BRETON (1764-1835), sont mariés depuis le 17 novembre 1785. Cultivateurs, ils résident à Ploëzal. Ils sont propriétaires de leur ferme.

    Ils auront deux garçons, Yves (1787) et François (1789), ainsi que deux filles, Marie (1790) et Marie Anne (1793).          

    Jean-Joseph s'apprête à rejoindre Anne. Il est content de ses achats et heureux d'avoir revu ses amis. 

    Lorsque tout à coup, il lui semble que l'ambiance sur la place a changé. L’atmosphère est devenue lourde, la foule semble inquiète, non c'est pas cela , il  sent comme une colère monter. Un de ses amis le rattrape afin de lui faire part d'une information qui s'ébruite dans toute la ville.

    Jean Marie Louis BELLINGANT, un ex-émigré , son homme d'affaire et Séverin THOMAS, un ancien chouan se trouvent à l'hôtel Grande Maison. Jean Joseph fait tout de suite le lien avec les trois montures attachées devant l'hôtel.

    Le nommé THOMAS est un de ceux qui ont, quelques mois plus tôt, repoussé au Restmeur, la garde nationale de Pontrieux à coups de fusil.

    Ils ont tué un homme de la garde et ont fait un prisonnier qu'ils ont fusillé après un simulacre de procès.  

    La foule s'est rassemblée devant l'hôtel, elle est en colère et prend pour une provocation la décision de ces trois hommes de séjourner dans cet établissement. Pour la foule, il est impossible qu'ils ne sachent pas que la veuve GUERIN était l'épouse du malheureux garde fusillé.

    Le maire de Pontrieux est absent, mais son adjoint prend l'affaire au sérieux et décide de mettre aux arrêts les trois hommes afin de les protéger de la foule de plus en plus hostile.

    Au bout de quelques heures, le calme revient et la foule se disperse. Jean Joseph et Anne, eux, sont rentrés depuis longtemps, retrouver leurs enfants.

    *******************

    Jean Joseph GOURIOU et Anne LE BRETON sont les sosas 130 et 131 de Ronan (côté paternel)

    Marielle BATHANY - LE GOFF


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  • Par une matinée ensoleillée, à moins que ce soit déjà l'après-midi, je réalise, en apercevant au loin le clocher de l'église de Plouëc, que nous sommes de retour dans mon village d'enfance.

    Un chemin de terre remplace la route de bitume sur laquelle j'ai souvent pédalé. Je nous revois mes soeurs et moi à vélo, le matin, en file indienne, sur la route de l'école. Maman aussi suivait derrière, avec installé comme un nabab sur le porte-bagage, notre petit frère.

    J'estime que nous sommes à peu près à un kilomètre du bourg.

    Nous apercevons bientôt trois jeunes enfants qui arrivent à notre hauteur.  

    Marie-Françoise, Yves et François se dirigent vers  le presbytère, en effet aujourd'hui c'est jour de catéchisme.

    Marie-Françoise, dix ans, est chargée par Marie Anne LOZAHIC, sa mère de veiller sur ses deux jeunes frères.

    Si la tâche est relativement aisée en ce qui concerne François, le plus petit qui n'a que sept ans, il en est tout autre avec Yves.

    Le garçon âgé de neuf ans est une vraie terreur à la maison comme à l'école.

    Marie-Françoise est inquiète car elle le trouve bien trop calme et surtout bien discipliné. Elle ne le reconnaît pas aujourd'hui.

    Mais c'est peut-être l'effet de la leçon de morale d'hier soir. Marie-Françoise n'avait jamais entendu son père faire un tel discours, surtout à un de ses enfants. Elle a même entendu son père parler de maison de redressement.

    Ralg et moi avons suivi les enfants.

    A quelques mètres du presbytère, Yves, lance à sa grande soeur :

    - Et bien moi, j'ai autre chose à faire de beaucoup plus intéressant que d'entendre des bondieuseries. C'est bon pour les filles et les bébés, alors à bon entendeur salut ! 

    Marie-Françoise, n'a pas le temps de réagir que déjà le chenapan à tourné les talons et s'est envolé. François se met à pleurer, sa grande soeur le console.

    La cloche retentit, il faut presser le pas, il ne faut pas être en retard. Papa et Maman n'apprécieraient pas. Comme ils ne vont pas apprécier la fuite d'Yves. En plus elle risque de se faire gronder car elle a failli à sa mission. Maman ne lui fera plus confiance, c'est surtout cela qui ennuie Marie-Françoise.

    La leçon de catéchisme, est donnée par le prêtre du village.

    L comme Leçon de cathéchisme

    La Leçon de catéchisme par Jules-Alexis MUENIER en 1890

    Il fait tout d'abord l'appel, il note l'absence d'Yves. Marie-Françoise est soulagée, il ne lui demande pas d'explication.

    Après cette formalité, le recteur fait réciter en chœur le "Notre Père" .

    Puis, il leur parle de la naissance de Jésus, de sa famille et de ses amis, les apôtres.

    Marie-Françoise trouve que ça ressemble à un conte de fées. Cette histoire, au moins, ne lui fait pas peur. C'est pas comme les histoires que racontent les adultes à la veillée. Ils racontent des histoires d'Ankou, de revenants, de dame blanche et de korrigans. 

    La leçon s'achève sur une dernière prière que Marie-Françoise adore le "Je vous salue Marie".

    Avant de prendre le chemin du retour, les deux enfants passent par la mercerie du village, ils doivent récupérer une commande de fil pour leur mère.    

    Main dans la main, ils vont bientôt arriver à la maison, quand ils ont la surprise de voir Yves les rejoindre.

    Marie-Françoise le prévient :

    - Pas question que je mente pour toi Yves ! Si on me pose la bonne question, je donnerai la bonne réponse ! 

    - Même pas peur ! rétorque un Yves bien insolent et il a dit quoi le cul-béni de ne pas me voir ?

    La grande soeur le fusille du regard, serre plus fort la main du petit François et se presse vers la maison. Elle en a assez entendu, Yves est ingérable, son père a peut-être raison pour la maison de redressement !

    Une surprise les attend à la maison, les parents, Pierre-Marie LE CAER et Marie-Anne LOZAHIC, reçoivent un visiteur de marque.    

     Les enfants découvrent avec stupeur, attablé en compagnie de leurs parents, le recteur de la commune.

    - Rebonjour Marie-Françoise et François dit l'abbé,  je disais justement à vos parents qu'ils pouvaient être fiers de votre assiduité au catéchisme. Quant à toi Yves, comme tu étais trop occupé pour assister à la leçon, je viens t'en offrir une à domicile .

    Nous laissons Yves prendre sa leçon et certainement après régler ses comptes avec ses parents.

    Pierre Marie LE CAER et Anne Marie LOZAHIC se sont mariés le 22 octobre 1882 à Plouëc.

    Ils étaient cultivateurs. 

    Ils auront dix enfants, dont Marie-Augustine qui sera ma grand-mère.

    ***************  

    Pierre Marie LE CAER et Marie Anne LOZAHIC sont les sosas 26 et 27 de Ronan.

    Marie Augustine LE CAER, le sosa 13.

    Marielle BATHANY - LE GOFF 


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  • Nous nous sommes posés dans une petite paroisse côtière que je connais sous le nom de KERBORS.

    En breton "KER" veut dire village, tandis que le mot "PORZ" désigne une cour. L'orthographe du nom a évolué au cours des siècles, en 1546 le nom s'écrivait KERPORTZ , en 1778, il s'écrira KERPORS.

    k comme KERBORS , municipalité illégale

    (Kerbors - Côtes d'Armor) 

    Je suis étonnée de voir autant de personnes sur la place centrale de la commune. Je ne remarque pas d'étals donc nous ne sommes pas jour de marché. Pas un seul animal à vendre ou à faire admirer donc ce n'est pas une foire aux bestiaux.

    Plusieurs groupes de personnes se sont formés sur la place. Ils commentent les derniers événements qui viennent de frapper leur jolie petite commune.  

    - Illégale ! Illégale ! et d'abord ça veut dire quoi ?  Nous sommes et nous resterons toujours des Kerborziens, on ne peux pas devenir des Illégaliens ou des Illégaux , remonté comme un coucou, Laurent LE DU s'emporte comme il en a l'habitude.

    Bientôt, tous les regards sont braqués vers lui.

    Dès qu'il a eu vent de la nouvelle, il a rameuté son jeune frère Guillaume, son beau-frère Jean FEUTREN, ainsi que plusieurs voisins et amis.

    Laurent est considéré comme le chef de la famille LE DU depuis le décès de son père Guillaume.

    Tous s'accorde à dire que c'est un homme à poigne, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Certains précisent également que c'est surtout une grande gueule, très soupe au lait.

    En général, on fait en sorte de ne pas trop s'y frotter.

    Pourtant, il va bien falloir que les membres de la municipalité aillent l'affronter et tenter de lui expliquer ce qui vient de se passer. 

    Ils viennent d'apprendre que la municipalité qu'ils ont élu en 1790 est supprimée en date du 21 mars 1791 par arrêté du Département après avoir été déclarée illégale. Kerbors sera donc intégrée à la commune de PLEUBIAN.

    Tous les membres se regardent, qui osera sortir de la maison municipale ? Tous espèrent que le collègue voisin sera volontaire....

    Ils entendent toujours Laurent LE DU vociférer, et de plus en plus fort,  que KERBORS ne peut pas, ne veut pas mourir.

    Finalement, les élus de Kerbors, se décident à sortir, mais en groupe.

    Même si le groupe reste prudemment sur les marches de la maison municipale, Laurent LE DU, les domine largement. L'homme est impressionnant, aussi haut que large. Il aurait fait un sacré maire pour la commune.

    Mais personne ne lui a proposé le poste, certains le regrettent bien aujourd'hui. Il aurait certainement dit oui, mais le bonhomme n'est pas facile à gérer, trop colérique et surtout trop grande gueule......

    Laurent est le fils aîné de Guillaume LE DU et Claudine JEZEQUEL, il est né à Kerbors le 17 novembre 1754. Le 15 juin 1785, il épouse Anne SEHAN. Cinq enfants, un fils et quatre filles naîtront de leur union.

    Mais en 1791, après presque six années de mariage, le couple n'a pas encore d'enfant. 

    C'est peut-être une des raisons qui fait que Laurent soit aussi colérique et irascible.

    Malgré la foule présente sur la place, le membre de la municipalité qui vient de prendre la parole, ne s'adresse qu'à Laurent. Il a compris que la réaction de la foule s'adaptera d'office à celle de celui qui est devenu naturellement son porte-parole.  

    - Laurent, nous comprenons ton émotion, nous aussi, comme toi, nous sommes très attachés à notre commune indépendante de KERBORS. Nous aussi, comme  toi et comme vous tous sur cette place, nous sommes scandalisés par cette décision. Bien entendu, dès demain, nous irons déposer un recours.

    - C'est ce que nous attendons de vous, annonce Laurent, vous qui êtes les représentants de notre municipalité de KERBORS. Je ne vous le dirais qu'une seule fois, je suis né à KERBORS, je m'y suis marié, j'espère y voir naître mes enfants mais surtout je compte bien y mourir quand mon heure sera venue. Comme beaucoup sur cette place ! Nous comptons sur vous ! Je suis KERBORZIEN ! Nous sommes tous KERBORZIENS !

    La foule exulte et acclame Laurent. Les membres de la municipalité illégale vont enfin pouvoir rentrer chez eux.

    Demain sera un autre jour....

    Je quitte à regret ce sacré bonhomme, qui m'a touché en aimant autant son village, son clocher. Je me promets dès l'été prochain de faire un saut à KERBORS.

    KERBORS sera de nouveau séparée de PLEUBIAN par une loi mais pas avant le 17 mai 1856.

    Laurent LE DU ne verra jamais la promulgation de cette loi qu'il a tant appelé de ses vœux.

    Il décède le 1er janvier 1822 à PLEUBIAN. 

    A PLEUBIAN peut-être mais à KERBORS dans son cœur !

     

    ************ 

    Laurent LE DU est le frère aîné de Pierre Marie LE DU, sosa 196 de Ronan (côté maternel - branche LE CAER)

     

    Marielle BATHANY - LE GOFF  

     

     

     


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  • - Marielle c'est déjà notre dixième voyage constate Ralg. Je tiens à te faire rencontrer à l'occasion de la lettre J de ce Challenge, un des ancêtres de Marie Anne ARZUL, ton arrière-grand-mère. Je pense que tu devines de qui je veux parler, tu cherches depuis un certain temps la date de son décès ainsi que celui de son épouse.

    Ralg connaît bien l'état de mes recherches, mieux que moi en tout cas. Moi je suis obligée d'avoir recours à un journal de recherches afin d'en suivre le fil, car j'ai tendance à papillonner de branche en branche.  

    Derrière le J, se cache le sosa 410 de Ronan, François JEZEQUEL.

    Nous allons le rejoindre sur le chemin qui mène au domicile de sa fille Anne. Il a hâte d'arriver,  il fait déjà froid en ce début du mois de novembre 1806.

    Il pense à sa fille. Il s'inquiète un peu pour sa santé. Elle était si fatiguée, il y a quinze jours. Anne attend son premier enfant, et le terme est proche.

    Le 27 janvier 1806, à Prat (22), elle a épousé un laboureur, Claude ARZUL.  

    François apprécie son gendre, pourtant il doit bien avouer qu'il n'était pas très heureux de lui donner sa fille. Non parce qu’il espérait un plus beau parti pour elle. Mais parce que c'est sa fille unique, c'est son seul enfant. La voir quitter la maison n'a pas été simple.

    Anne est en effet le seul enfant qui est venu bénir son union avec Jeanne FOULON. Et pourtant c'est pas faute d'avoir prié, enfin c'est Jeanne qui a surtout prié, lui il était trop occupé aux champs.

    Résultat, Dieu en a décidé autrement. 

    Aujourd'hui, il en en passe de devenir grand-père, il en est heureux certes, mais il connaît les risques que toutes naissances fait courir aux mères.

    Afin de chasser les idées noires de son esprit, il pense aux dernières nouvelles qu'il a entendu au marché.

    Il paraît qu'à Paris, la capitale, un grand projet a vu le jour. Un Arc de Triomphe a été commandé par l'Empereur Napoléon 1er. La première pierre vient d'être posée.

    François se demande à quoi ça peut ressembler un arc de triomphe.  

    Comme il se demande à quoi peut servir l'Université Impériale que ce même Napoléon vient de créer. 

    Il y a deux ans c'était ce fameux Code Civil.

    Il ne fait que cela l'Empereur, créer , créer, créer....et faire la guerre.

    Il est fort pour cela aussi.

    Finalement, François est content de ne pas avoir de fils. Au moins, il ne le verra pas partir à la guerre, pour ne pas revenir ou alors revenir invalide. Il en a trop vu revenir dans cet état. 

    Servir de chair à canon n'est pas l'avenir qu'il aurait souhaité pour son fils.

    Il n'en veut pas non plus pour ces petits-fils.

    Alors, il prie pour que l'enfant à naître soit une fille.

    Il arrive enfin chez son gendre et sa fille. Il entend le bébé pleurer.

    Il presse le pas, il a hâte de voir sa fille, s'assurer qu'elle a survécu.

    Il a couru jusqu'à la chambre, sa fille est rayonnante. Elle ne semble pas fatiguée.

    Elle dévore des yeux l'enfant emmailloté niché dans ses bras.

    Son regard quitte le nouveau-né et se lève vers François, son père, qui vient de franchir le pas de la porte.

    - Viens, Papa, approche, que je te présente ta petite-fille . Françoise, je te présente ton grand-père, ton "tad-kozh", qui sera aussi ton parrain. 

    François JEZEQUEL est heureux, demain il deviendra le parrain de Françoise, sa première petite-fille. Il se promet d'être le plus gentil des "tad-kozh" et le plus aimant des parrains.

    J comme jezequel(Source AD22 : Acte de naissance de Françoise ARZUL - 1806 - Prat) 

     

    J comme jezequel

    (Source AD22 : Acte de baptême de Françoise ARZUL - 1806 - Prat)  

    Après une petite-fille, Anne donnera trois petits-fils à François JEZEQUEL.

    Yves ARZUL, le sosa 102 de Ronan va naître en décembre 1807.

    Ralg et moi,remontons dans notre cabine de transport.

    -Tu as compris pour quelle raison nous ne nous sommes pas retrouvés sur le lieu de décès de François JEZEQUEL?  me dit Ralg

    -Je suppose que c'est étroitement lié à l'avancée de mes recherches, il te faut la date et le lieu pour programmer tes champignons non ? c'est la seule explication logique qui me vient à l'esprit.

    - Gagné ! Alors en avant pour la lettre K !

    *********************

    Je cherche toujours la date et le lieu de décès de François JEZEQUEL et Jeanne FOULON, son épouse.....

    François JEZEQUEL et Jeanne FOULON sont les sosas 410 et 411 de Ronan (côté maternel)  

    Claude ARZUL et Anne JEZEQUEL, les sosas 204 et 205. 

    (tad-kozh = grand-père en breton)

    Marielle BATHANY- LE GOFF

     


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